La façon dont une société traite ses enfants, reflète non seulement son aptitude à compatir, à soigner et protéger, mais aussi son sens de la justice, son engagement face à l'avenir et son désir d'améliorer la condition humaine des générations futures. M'étant accordé la liberté d'agir librement dans les limites de la loi en toute liberté, j'aimerais qu'on ait le courage de me dire aujourd'hui que risque-t-on au juste en ouvrant au jeune public les portes des droits de l'homme, d'autant que ceux-ci sont dynamiques et non statiques, afin qu'il voit et comprenne ce qui se passe réellement dans les ténébreuses coulisses des droits de l'homme. Faut-il aujourd'hui continuer à les monopoliser, à les garder en otage et continuer à tenir des jeunes gens dans l'ignorance de leurs droits et devoirs, alors que cette éducation ailleurs se fait au berceau et que les moyens de la connaissance sont mis à la portée de tous, par la presse, la radio et la télévision. N'est-ce pas là, la meilleure sauvegarde des libertés fondamentales des individus. Donc ne serait-il pas bon de cesser de garder en otage les droits de l'homme ? Alors libérez les droits de l'homme, libérons l'esprit critique qui consiste en un refus catégorique de toute autorité fondée sur l'arbitraire, l'injustice et le déni de la vérité, qui consiste aussi à dénoncer avec vigueur le mensonge, l'usurpation des titres, des privilèges et des symboles sacrés au nom de la démocratie, du nationalisme, de la patrie, auxquels ceux qui les emploient n'y croient guère ! Que peuvent alors les droits de l'homme face d'une part, au culte de la force et de la ruse, et d'autre part, contre l'esprit prétentieux des uns et celui carriériste chez d'autres, au lieu de celui de l'intelligence, de la concertation et surtout du sens du devoir, de l'honneur et de la dignité, et rien de plus. L'Algérie est signataire de tous les instruments internationaux relatifs aux droits de la personne humaine, donc tenue à respecter ses engagements. Hélas, en vérité il n'existe pratiquement pas dans notre organisation scolaire, un enseignement spécifique des droits de l'homme, il est donc inutile de se hasarder à demander à un élève de l'école primaire ou secondaire : qu'est ce que les droits de l'homme quand un étudiant en 4éme année de Droit ignore le Texte de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Il y a 63 ans naquit un 10 Décembre la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. À l'occasion de cette journée commémorative, posons là cette question pour savoir si vraiment quelque chose a changé. La Société est-elle informée de ses droits ? Par souci démocratique, les défenseurs des droits de l'homme vont-ils vers le citoyen, ou bien se contentent-ils d'attendre derrière un téléfax les appels de détresse –sans réponse- que les citoyens lancent ? En clair, en accord avec ce qui se fait ou ne se fait pas, les choses sont-elles bien faites par les défenseurs des droits de l'homme sous l'angle de la morale politique (qui détermine fréquemment la durée du succès), et sous l'angle de l'efficacité qui nous impose tout autant (sans machiavélisme aucun). Chassant la peur, d'autant qu'elle est la plus terrible des passions dés lors qu'elle fait ses premiers effets sur la raison, elle paralyse le cœur et l'esprit, alors chassant là ici, et ayons la vertu des temps difficiles : le courage de reconnaitre et de dire dans la plus simple honnêteté morale, que ce n'est pas du tout le cas. Aurions nous un jour le souci de revenir à une méthode démocratique et d'éviter l'engrenage des fautes initiales du pseudo-choix méthodologique de nos autoproclamés dépositaires des droits de l'homme, qui refusent de comprendre qu'une conception des libertés fondamentales n'exclut pas l'autre, et qu'au contraire, elle se complète et se corrobore, alors que, à de très minimes exceptions, embarqués dans des bords différents –chacun castreur à sa façon-, il s'agit d'antithèses de personnages « folkloriques », qui dans leurs tenues d'éternels tuteurs objecteurs de conscience –eux qui en sont dépourvus-, ayant volontairement oublié, qu'il n'est jamais mauvais d'avoir quelques règles morales et des principes essentiels à portée de l'esprit, du moment qu'on en est pas esclave, bien que cela fasse pourtant partie du « mobilier » indispensable du défenseur des droits de l'homme. A la place, ils montrent que jusqu'à présent, et depuis tout le temps, ils sont incapables les uns et les autres d'honorer les droits de l'homme, et de faire une synthèse, combien même chez nous, tout le monde dénonce les abus multiformes et multidimensionnels du droit. Le désintéressement, à la limite de l'inconsidération du Code humain universel que constituent les Textes et Instruments juridiques internationaux, pour preuve qui s'est préoccupé de la Journée des personnes handicapées, ce 03 décembre, célébrée copieusement et avec beaucoup d'attention et de considération ailleurs ? Cette hibernation de la pensée devrait nous pousser à nous questionner, pour que se sachent les raisons qui font que les gens ne croient plus aux droits de l'homme. Questionnons l'homme de la rue, et ne vous étonnez surtout pas s'il nous tourne le dos, après nous avoir rit au nez. Il a finit par ne plus y croire et ne concluons pas hâtivement que ceci serait du à une immaturité, non, c'est la faute des fossoyeurs des droits de l'homme, ceux qui les ont pollué. Je garde toutefois un brin d'optimisme car les petits débats qui se font ici et la sur de rares espaces de liberté que le pouvoir de la censure n'a pas totalement réussi à verrouiller, demeurent une part considérable d'oxygène pour la liberté d'expression et le droit de dire librement ce qui doit être dit, afin de résister au diktat imposé à la pensée libre et aux initiatives désintéressées des rares défenseurs libres des droits de l'homme, eternels trouble-fêtes, qui continuent à dire aux gens et aux choses qu'ils refusent de se laisser contaminer et, que, quelque soit le prix, ils empêcheront la vérité de se rendormir, une fois réveillée. * Défenseur Libre des droits de l'homme. Lectures: