Bouteflika fait tout pour plaire aux algériens. Peut être il est sincère peut être il ne l'est pas. Cependant une chose est sur, les faits sur le terrain contredisent dans ces moments sombres et durs tout ce qu'il a promis au peuple depuis sa première investiture en 1999. Est-ce qu'il s'agit là de violents adversaires qui dénaturent par des complots si bien élaborés tout ce qu'il entreprend ou bien s'agit-il d'un manque d'audace et de clairvoyance politique de sa part ? L'Etat algérien plaide pour une réconciliation avec les terroristes qui ont fait perdre à la république son honneur et abaisser le peuple en déflorant sa dignité, mais refuse de faire la lumière sur son passé et de soigner les douleurs qui ont ruiné l'algérien de ses ardeurs de citoyen. Au nom d'un nationalisme étroit et dégradant ou les SNP (sans nom patronymique) et les champions de la ruse et de l'imposture jouent les premiers rôles, l'Etat algérien refuse de réhabiliter les pieds noirs et les enfants de harkis qui ne portent aucune responsabilité dans les actes de leurs parents. L'Etat algérien refuse de tendre la main aux pieds noirs et aux enfants de harkis devenus aujourd'hui une véritable puissance financière, intellectuelle et politique en Europe. L'apport de cette communauté est double : d'abord, il permet au peuple de reconstruire son imaginaire collectif, ensuite il peut assurer à l'Etat algérien un transfert technologique sans débourser de grandes sommes d'argent. Au cours de cette vague de froid, la pénurie en gaz butane nous a livré plusieurs enseignements. La vie d'un poulailler a plus d'importance que celle de l'espèce humaine. L'algérien rapporte moins qu'un poulet de chair atteint de la grippe aviaire. La corruption a gangrené tous les rouages de l'Etat, y compris les partis dits de l'opposition. Le mensonge est élevé au rang de vertu : sans le mensonge aucune promotion sociale n'est possible. Le régime algérien respire le mensonge, la corruption et la terreur. Un pays ou tout le monde court derrière une bouteille de gaz pour construire rapidement une fortune, peut-il organiser une élection révolutionnaire ? Partant de ce triste constat, quelle autorité Bouteflika exerce t-il réellement dans le pays ? Peut-on participer à une élection -générale ou locale- sans en donner les motivations qui justifient cette participation ? Cette attitude d'agir dans le secret le plus absolu, relance le débat philosophique sur la définition de la démocratie. La democratie c'est le mode de gouvernance par la transparence, la concertation, la vérité ou bien c'est la politique de l'intrigue et du secret ? Pourquoi veut-on garder le secret sur une élection à laquelle on a décidé de participer quelles que soient les circonstances ? D'abord, c'est quoi un secret ? Généralement, on garde un secret pour l'utiliser comme une arme contre un adversaire auquel on veut arracher des concessions ; on utilise le secret pour affaiblir l'ennemi et le pousser à ces derniers retranchements. Le peuple algérien est-il l'ennemi et l'adversaire de la classe politique ? Est-ce que le peuple algérien est mineur, incapable d'assumer ses responsabilités historiques, incapable de distinguer entre le bien et le mal ? A la vérité, l'Algérie ne sait plus quoi faire de son 1er novembre 1954 ? Plus de soixante après, l'Algérie peine à sortir de la logique des clans du mouvement nationaliste ? Le plus dramatique dans cette histoire est la conduite de certains universitaires inconscients qui entretiennent cette logique des clans qui retient en otage la république. L'armée est bien mais dans les casernes.