Farouk Djouadi, Maghreb Emergent, 6 juin 2012 sept membres du bureau national du syndicat des fonctionnaires de la justice sont en grève de la faim depuis le 6 mai dernier. Quelques syndicalistes ont organisé ce mercredi un sit-in devant la maison de la presse pour alerter l'opinion sur le combat et le risque qui pèse sur la vie des grévistes de la faim. Un groupe de huit fonctionnaires de la justice a observé, aujourd'hui mercredi, un sit-in devant la maison de la presse Tahar Djaout à Alger, en signe de solidarité avec les greffiers en grève de la faim depuis un mois et pour alerter l'opinion sur leur situation. « Nous sommes là pour briser le silence autour de la grève de la faim de nos confrères greffiers », a déclaré Yahoui Madjid, membre du Conseil national des fonctionnaires de la justice, affilié au Snapap. Les grévistes de la faim, au nombre de sept, dont le président du syndicat, Morad Ghebia, ont entamé leur mouvement depuis le 6 mai dernier au niveau de la maison des syndicats de Dar El-Beida, à Alger. Leur état de santé se dégrade et ils ont été transférés à plusieurs reprises à l'hôpital pour des soins d'urgence. L'action des grévistes de la faim parait isolée, la quasi-totalité de leurs confrères ont poursuivi leur travail. Une attitude passive que Yahoui Madjid explique par le recours « aux pressions et menaces de sanctions administratives » de la part du ministère de la justice. Il indique à cet effet que 46 employés de la justice ont été suspendus pour avoir pris part à des mouvements de protestation. « Au lieu d'ouvrir les portes de dialogue la tutelle continue à envoyer des mise en demeure et des transferts abusifs pour punir les syndicalistes ». Des sanctions prises au lendemain du débrayage lancé du 10 avril dernier « largement suivi dans la majorité des wilayas» par les fonctionnaires de la justice durant 20 jours. Rémunérations dérisoires Yahoui Madjid rappelle que la tutelle avait « accepté » depuis février dernier de répondre favorablement aux 18 points consignés dans la plateforme de revendication des fonctionnaires de la justice, regroupant, outre les greffiers, les corps communs et les ouvriers. « Depuis, rien n'a été fait sur le terrain », déplore-t-il. Le syndicat réclame un statut particulier autonome en dehors de la Fonction publique. «Notre statut actuel est contraire au principe de l'indépendance de la justice. La Fonction publique dépend de l'Exécutif », a-t-il-souligné. L'autre revendication a trait à la sensible question des rémunérations que le syndicat juge « dérisoires». Les salaires des commis greffiers et des greffiers vont de 27 000 à 32 000 dinars. Un greffier en chef, père de trois enfants, peut prétendre, au bout de 16 ans de service, à un salaire de 40.000 dinars, soit l'équivalent de la prime de loyer attribué aux magistrats, fait remarquer notre interlocuteur. [Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...]