Le comité du soutien aux greffiers en grève de la faim opte pour une nouvelle stratégie. Après avoir vu leur sit-in, tenu hier sur la place Emir Abdelkader à Alger, avorté par les forces de l'ordre, les membres de ce comité ont convoqué une réunion dans l'après-midi à la Maison des syndicats à Dar El Beïda, à l'est d'Alger. Résultat : les participants ont décidé de la poursuite des manifestations publiques jusqu'au 23 mai. Une autre action sur le terrain est prévue pour demain. «Les mères de famille sont en danger», alerte Mme Maghraoui, qui lance un cri de détresse. Des manifestations périodiques sont envisagées cette semaine. Pour l'action prévue pour mardi, la syndicaliste s'attend à un grand rassemblement dans la capitale. «Les syndicalistes adhérents à des syndicats autonomes du secteur public et économique, la société civile, les ONG ainsi que les militants des droits de l'homme ont répondu favorablement à l'appel du comité du soutien, qui prévoit une grande action mardi», déclare Mme Maghraoui, précisant que c'est une action citoyenne. Notre interlocutrice se montre optimiste pour l'action de mardi dans la mesure où 8 wilayas ont déjà confirmé leur participation. Le Snapap est l'initiateur de cette action, il s'occupera de l'organisation, mais c'est toute la société civile qui va y participer. Mme Maghraoui atteste que Me Benissâd, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), s'est déplacé hier pour s'enquérir de l'état de santé des grévistes. Ces derniers observent, depuis 15 jours, une grève de la faim à la Maison des syndicats. Mme Maghraoui se montre optimiste quant au soutien des organisations des droits de l'homme pour la cause des greffiers. Pour ce qui est du sit-in tenu hier sur la place Emir Abdelkader, à Alger, les manifestants n'ont pas réussi à faire durer leur action prévue au départ à la Grande-Poste. Désormais, les citoyens qui veulent manifester doivent se cacher. C'est le cas des membres du comité de soutien aux greffiers, qui s'étaient cachés durant toute la matinée dans les coins de la rue Larbi Ben M'hidi pour se montrer à 11h. Ils ont organisé une manifestation qui n'a pas pu durer plus de quelques minutes. «Les greffiers meurent», lancent les manifestants à l'adresse des passants curieux. Bien que surpris par le sit-in, les agents des forces de l'ordre ayant infesté toutes les places publiques, rues et ruelles de la capitale, se sont vite regroupés pour faire avorter la manifestation pacifique de soutien aux grévistes du secteur de la justice. Ils ont réussi, au bout de quelques minutes, à disperser le rassemblement. «Vous devez quitter les lieux d'abord pour qu'on libère vos amis», exige un officier de police, qui fait remarquer à une greffière que le rassemblement a été empêché en raison de la présence de gens qui ne sont pas greffiers. Le sit-in de soutien a été tenu par des syndicalistes, les jeunes travailleurs du préemploi affiliés au Snapap et les militants des droits de l'homme. «Nous allons revenir manifester sur les places publiques», promet Mourad Tchikou, syndicaliste du Snapap. M. Tchikou souligne à l'occasion que des manifestations cycliques vont être organisées sur les places publiques de la capitale pour sensibiliser l'opinion publique sur la nécessité de se mobiliser pour sauver les grévistes.