JEUDI 6 SEPTEMBRE 2012 / PAR FOUÂD HARIT La Tunisie est désormais le premier pays africain à surfer sur le Web, selon une étude de Tim Beners-Lee pour la Web Foundation. Une nouvelle étude mondiale publiée par Tim Beners-Lee pour le compte de la World Wide Web Foundation révèle que la Tunisie est passée de la cinquième à la première place en matière de fonctionnement du Web en Afrique. Elle détrône l'Afrique du Sud et passe devant l'Egypte. Et ce n'est pas une surprise. Internet a joué un rôle majeur lors du soulèvement populaire en Tunisie. Le cyber-militantisme a été l'une des clés de voûte durant la lutte contre le régime de Ben Ali. Certains pays africains, à l'instar du Kenya, qui a progressé de onze rangs, ou du Ghana (+6), font aussi preuve de dynamisme. Le nombre de Kenyans connectés à Internet a doublé entre 2010 et 2011. Le pays occupe désormais la cinquième place, devant le Ghana. La grande surprise de ce classement reste sans aucun doute le détrônement de l'Afrique du Sud. Bien que première puissance africaine, le pays arc-en-ciel devra, jusqu'à nouvel ordre, se contenter de la deuxième place du podium africain. A l'échelle mondiale, la Suède décroche la première place devant les Etats-Unis et le Royaume-Uni. En dépit des bons résultats de ces pays africains, le continent reste le moins bien doté en matière de connexion à Internet. Une personne sur six utilise Internet, contre une sur trois dans l'ensemble du monde. De plus, sur les dix pays les moins bien classés, sept sont Africains. Les raisons d'un tel retard L'étude explique que les prix de l'accès haut débit et les tendances à la censure sont les principaux freins au développement du Web en Afrique. Et plus généralement, 30% des pays concernés par l'Indice font l'objet de censure plus ou moins sévère. « Le Web est une conversation mondiale. La remise en cause toujours plus importante de la libre expression, à la fois en ligne et hors ligne, est peut-être le seul et plus grand défi à relever pour assurer l'avenir du Web », explique Tim Berners-Lee. Par ailleurs, le prix de la connectivité est élevé. Il coûte près de la moitié du revenu mensuel moyen par habitant et empêche par conséquent plusieurs millions de personnes de profiter pleinement du Net.