* Tweet * * * Tweet * * Amar Bentoumi (1926_2013) Amar Bentoumi est né le 26 décembre 1923 à Constantine. avocat, militant de l'indépendance algérienne, il est le premier Ministre de la Justice de l'Algérie indépendante. ll entre très tôt dans le mouvement nationaliste algérien, dès 1943 il est membre du PPA MTLD : « J'ai été recruté par Asselah Hocine, dirigeant de l'équipe de basket-ball du MCA. Dans la formation mouloudéenne, les deux arrières étaient Abdelmalek Temam et moi. En septembre 1943, j'ai participé à la première manifestation lors de l'Aïd el-Fitr. J'ai été arrêté en compagnie de Sid Ali Abdelhamid et défendu par des avocats français. Au bac, j'avais obtenu une très bonne note en philo et me destinais à préparer une licence d'histoire, mais Asselah m'en a dissuadé. » « Fais du droit pour être l'avocat du parti. C'est ce que j'ai fait en prêtant serment le 10 juillet 1947 pour plaider toutes les affaires où le PPA était impliqué. Cela s'est passé au barreau d'Alger aux côtés de mes collègues Gonon, Ali Boumendjel et Hocine Tayebi. »1 Lors de la bataille d'Alger il sera en relation avec le CCE et notamment avec Benkhedda « je suis resté en contact permanent avec lui (Benkhedda) par l'intermédiaire du Chahid Mohamed DRARINI Chef SMA qui était mon responsable direct dont je recevais les instructions". Au ce sujet il raconte « , il (Benkhedda) me demanda par DRARINI (Que Dieu ait son âme) de faire évader AISSAT Idir qui était interné au camp de Bossuet. Je lui ai fait dire que ce projet était impossible à réaliser, connaissant la situation dans ce camp de concentration. Deux jours plus tard, en me rendant, comme tous les matins, au Palais de Justice, j'ai été abordé par un « Monsieur Jean » avec moustache, lunettes et chapeau. Il me demanda de me rendre dans ma voiture où il m'a rejoint. Sur ses injonctions, je me suis dirigé vers le Bd Baudin (actuellement AMIROUCHE) il me fait passer devant le Commissariat Central de la Police. Nous empruntâmes ensuite l'ex rue Richelieu vers l'actuelle rue DIDOUCHE Mourad. Au cours du trajet, il m'expliqua que le Congrès des syndicats américains AFL-CIO et celui de la CISL a laquelle AISSAT avait fait adhérer l'UGTA allaient se tenir à SAN FRANCISCO. Il était impérieux que AISSAT y assiste pour défendre les droits du peuple algérien à l'indépendance et rallier à notre cause les travailleurs américains et des syndicats membres de la CISL à travers le monde. Impressionné autant par ces arguments que par son courage lors de notre passage devant le Commissariat Central où il risquait d'être reconnu à cause de moi car j'étais connu des policiers qui assistaient aux audiences judiciaires où je plaidais depuis des années les procès politiques et autres, j'ai accepté d'aller à Bossuet. Je sentais aussi que Benyoucef ne me lâcherait qu'après avoir obtenu satisfaction. » Je rendis visite à AISSAT et à d'autres détenus au camp de Bossuet. Malheureusement, tous me confirmèrent l'impossibilité de toute évasion suite à l'échec de plusieurs tentatives qui n'avaient abouties qu'au développement des réseaux de barbelés, des champs de mines et des chemins de ronde des blindés autour du camp. Il est arrêté en février 1957 et incarcéré à Berrouaghia puis à Bossuet. « J'en étais devenu le responsable clandestin avec Cheikh Sahnoun comme muphti, aux côtés de Djennas, Kerbouche, Aroua, le Dr Belouizdad. ». Il est ensuite libéré mais assigné à résidence. Il quitte alors clandestinement Alger sur le Sidi Ferruch. Il passe en Italie et rejoint à Rome Taïeb Boulahrouf. Puis il gagne Tunis, où il est accueilli par M'Hamed Yazid et Ben Khedda. Au printemps 1959, Djllali M'barek, dirigeant du syndicat UGTA, lui demande de faire réapparaître L'ouvrier algérien. Ensuite, il est envoyé par Ferhat Abbas au Maroc, en soutien au nouveau gouvernement marocain. Depuis le Maroc, il reste en contact avec laFédération de France du FLN. Il participe à la rédaction de la Charte de Tripoli. En 1962, au moment du cessez-le-feu, il est rapporteur de la commission justice des accords d'Evian, puis membre de la commission centrale du référendum pour l'indépendance. Ensuite il est nommé chef de cabinet de Rabah Bitat lors des derniers mois du GPRA avant d'être élu député d'Alger, au sein de l'Assemblée Constituante. Il est enfin le premier ministre de la justice de l'Algérie indépendante cela ne l'empéchera pas d'être kidnappé en 1963 par les sbires de Benbella et emprisonné dans le désert Algérien, avec Ferhat Abbas et bien d'autres nationalistes de la première heure pendant plus d'un an. Il reprend son métier d'avocat en 1965, avant de devenir bâtonnier en 1971. Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont été présentés le 4 mars 2009. Il est Président de l'AJID (association des juristes internationales démocrates) et à ce titre militant défenseur acharné des droits de l'homme En qualité de président de cette ONG, il prend la défense de prisonniers d'horizons divers. Il s'occupe du cas de Ben Bella et de ses compagnons, en saisissant à deux reprises Boumediène personnellement et a défendu les élèves officiers trotskystes devant le tribunal militaire de Blida. il a été membre du collectif de défense es qualité de Mandela Nelson , avocat de Benkhedda dans l'affaire qui l'opposa au pouvoir et obtient la restitution de la pharmacie nationalisée par Boumédiène . Il fait partie également du collectif des avocats qui défendit les dirigeants du FIS après le coup d'état de janvier 1992. Il sera également l'avocat de la famille Abane et fera condamner Ali Kafi à un dinar symbolique à la suite de ses écrits diffamants vis-à-vis de Feu Abane Ramdhane Il laissera de nombreux témoignage dont un livre sur l'histoire de la justice Algérienne . Il écrira à ce sujet :" Je suis en train d'écrire pour dire et rétablir les vérités telles que vécues. Nul n'a le droit de se taire sur la falsification de l'histoire qui est le patrimoine de tous les Algériens" – Nombre de lectures: 24 Views