In http://www.tsa-algerie.com Crise à la LADDH : maître Ali Yahia Abdenour accable Bouchachi et Benissad Hadjer Guenanfa « La LADDH est en état de léthargie, de paralysie même, il faut la remettre en mouvement », explique maître Ali Yahia Abdenour, président d'honneur de la LADDH (Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme), dans une longue lettre ouverte adressée à l'actuel président de l'organisation de défense des droits de l'Homme. Dans le document, maître Ali Yahia dresse un constat sévère et explique les raisons à l'origine de cette situation. Selon lui, tout commence par le changement des statuts décidé lors du troisième congrès de la LADDH en 2010, avec l'arrivée de Mostefa Bouchachi. Ce dernier acquiert « tout le pouvoir ». « Le comité directeur, qui est l'exécutif de la ligue, n'est plus élu par le conseil national, mais désigné par le président ». Une « concentration » de pouvoir qui supprime le « contre-pouvoir » que représentait le comité directeur. La haute main sur la gestion financière de l'organisation Deux ans après son arrivée à la tête de la LADDH, Mostefa Bouchachi démissionne de son poste pour participer aux élections législatives de mai 2012 sous la bannière du FFS. « Bouchachi, qui avait la haute main sur l'argent de la ligue, avec le secrétaire général et le responsable des finances, ne se sont pas soumis à un contrôle financier par le comité directeur et le conseil national », explique maître Ali Yahia. « Président de la ligue, il va allègrement vers un parti politique et se présente à des élections, pour être membre du pouvoir législatif. Les militants des droits de l'Homme ne sont jamais dans le pouvoir, toujours face au pouvoir », poursuit-il. Plainte pour détournement des fonds de la ligue Devant le refus de présentation d'un bilan financier, Kamel Dine Fekhar, membre du comité directeur, annonce à Ali Yahia Abdenour « son intention de déposer plainte auprès de la justice pour détournement des fonds de la ligue par des personnes et à leur profit ». « Il avait un argument sans parade : celui qui est au courant d'un vol est complice, s'il ne le dénonce pas », explique le président d'honneur de la LADDH. Ce dernier rappelle que ceux qui gèrent les finances de la ligue doivent être « au-dessus de tout soupçon, de tout doute, mais le doute s'insinue, s'infiltre, s'impose, car rien n'est fait pour l'écarter ». Benissad « foule aux pieds les idéaux et les valeurs des droits de l'Homme » Le changement souhaité avec l'arrivée du nouveau président, Nourddine Benissad, n'était qu'un rendez-vous raté, selon maître Ali Yahia. « Le président de la ligue ne fait pas preuve de maturité et de responsabilité, en restant sourd aux appels qui lui demandent de procéder aux réunions régulières du comité directeur et du conseil national, et à l'application intégrale de leurs décisions, souvent confisquées », écrit Ali Yahia Abdenour. Maître Benissad a lui aussi désigné le comité directeur « qu'il veut seulement décoratif », poursuit-il. « Il n'a à l'esprit qu'une seule urgence, qu'une seule obsession, maintenir le pouvoir dont il dispose sans partage, rester à la tête de la ligue et affaiblir ceux et celles qui le contestent, et faire taire les membres du comité directeur qui posent des problèmes », accuse-t-il.