Aissa Bouziane dimanche 13 avril 2014 17:09 A Zéralda, à l'ouest d'Alger, un échange entre un jeune de Zéralda et des participants au dernier meeting du candidat Bouteflika a tourné au drame. Un jeune tué et des habitants en état de choc. La campagne présidentielle 2014 se termine dans une atmosphère tendue Un jeune homme travaillant dans un commerce à Zéralda, à l'ouest d'Alger, été poignardé dimanche après-midi par un des partisans du président candidat Abdelaziz Bouteflika, qui venaient d'assister au meeting de clôture de la campagne à Alger. Akram Haddouche, 24 ans, est décédé à l'hôpital de Zéralda où il avait été transporté peu auparavant, après avoir reçu un coup de couteau. Des habitants du quartier ont où habitait Akram Haddouche ont indiqué à Maghreb Emergent que des supporters du président-candidat Abdelaziz Bouteflika, transportés par bus à partir de l'ouest du pays pour participer au dernier meeting de campagne organisé dans la journée à Alger, avaient fait une halte à Zéralda, sur le chemin du retour. Ils scandaient des slogans en faveur de leur candidat, avant de déraper vers un langage plus vulgaire. Le jeune homme était intervenu pour leur demander de respecter le voisinage, dans cette rue mitoyenne de la BDL (Banque de développement local), au centre de Zéralda. Un des passagers du bus l'a poignardé. Transporté à l'hôpital, il est décédé peu après. Les services de sécurité sont intervenus aussitôt, pour isoler le bus dans lequel se serait trouvé l'agresseur. Selon des informations recueillies sur place, l'agresseur aurait été identifié. Le drame a suscité une grande émotion dans la ville de Zéralda. Des dizaines de jeunes se sont rassemblés sur les lieux du crime, pendant que d'autres se regroupaient autour de l'hôpital. Une vive tension était perceptible sur les lieux. Fin de campagne tendue Ce meurtre, survenu au dernier jour de la campagne électorale, à quatre jours du scrutin, prévu le 17 avril, marque un pas supplémentaire dans l'escalade qui a marqué une campagne électorale émaillée par des actes de violence à répétition. Jusque-là, toutefois, il n'y avait pas eu mort d'homme dans des actes liés à la campagne électorale. Les incidents les plus sérieux ont eu lieu autour des meetings menés par les représentants du président candidat Abdelaziz Bouteflika, qui ont eu à affronter une population hostile dans plusieurs villes du pays. L'ancien premier ministre Abdelmalek Sellal avait été empêché de tenir un meeting à Béjaïa, où sa présence avait tourné à l'émeute et débouché sur l'incident de la maison de la culture de la ville. La direction de la campagne de M. Abdelaziz Bouteflika avait dénoncé ces actes de violence, et accusé les représentants de M. Ali Benflis, considéré comme le concurrent le plus sérieux du président Bouteflika, d'avoir été les instigateurs de ces débordements. Le président Bouteflika lui-même, recevant samedi le chef de la diplomatie espagnole, avait déploré que la campagne ait « manqué d'élégance », et accusé adversaires de « terrorisme ». Les représentants de M. Benflis ont répliqué dimanche, affirmant qu'ils n'ont « en aucun cas fait preuve de violence ou de dérapages verbaux ». Les accusations de M. Bouteflika « visent en réalité à cacher l'incapacité des représentants du candidat président à mobiliser l'opinion », selon un communiqué de la direction de la campagne de M. Benflis, qui dénonce « l'instrumentalisation scandaleuses et illégale des institutions et des moyens de l'Etat » par les partisans de M. Bouteflika.