Les rumeurs d'insurrection généralisée à l'occasion de la commémoration du 05 octobre se répandent au sein de la jeunesse algérienne. Prenons garde! Des forces obscures, tapies au sein du régime cherchent à créer une situation d'insurrection pour instaurer une nouvelle ère d'instabilité politique et ravir la totalité du pouvoir à d'autres clans du pouvoir. Ils trament un complot où le peuple algérien n'aura d'autre rôle à jouer que celui d'une foule en colère, une foule qui pille, qui dévaste, qui brule, qui viole et qui tue. Pour leur permettre de jouer celui des sauveurs de la république, de la quiétude publique et du redressement salvateur. C'est un rôle qu'ils ont déjà joue et répété. Et qui leur a réussi. Puisqu'il leur a permis de passer pour des sauveurs de la république, eux les voleurs, les tueurs de civils, les tortionnaires, eux qui ont mené un pays prometteur au chaos et au malheur. Nous savions depuis des mois que l'impasse politique dans laquelle s'est fourvoyée l'oligarchie ne pouvait plus perdurer, car elle menaçait tout le régime d'implosion. La catalepsie politique de Bouteflika et son retrait ostensible des tractations claniques, à la veille des élections présidentielles, et dans une situation sociale au bord de l'explosion sociale généralisée, semble avoir poussé les membres principaux de la junte à tenter de rééditer un complot d'envergure, pour reprendre totalement en main une situation qu'ils ne contrôlent plus de la façon qu'ils voudraient. Nous avons appris qu'un travail d'action subversive, intense et à très large spectre, a été mis en marche pour inciter les jeunes algériens de tout le pays, à se soulever. Des agents provocateurs sont »brieffés » pour entraîner la foule à commettre des dévastations, des carnages et des viols, dans l'intention d'épouvanter la population et amener celle-ci à supplier l'armée d'intervenir et de sévir contre les « hordes de voyous ». Un scénario de coup d'état, et l'instauration d'un « Comité de salut public » fantoche seraient à l'ordre du jour. Ce serait pour eux la solution idéale pour faire main basse sur le trésor et permettre à leurs alliés américains de s'installer au Sahel et dans notre Sahara. Il y a péril en la demeure! L'Algérie est en danger! Des tracts et des Mailings appelant au soulèvement sont dirigés par des équipes spécialisés dans la propagande et la subversion. Des agents provocateurs se sont infiltrés au sein des quartiers, dans tout le pays, notamment à Alger et à Constantine pour préparer l'embrasement « spontané ». Certains corps de sécurité et des voitures banalisées sont fins prêts, pour créer l'affrontement et amener le pays au bord de l'explosion. Mais d'un autre coté, tout est préparé pour circoncire les émeutes après que celles-ci aient provoqué l'hécatombe au sein des populations. L'armée se prépare, d'ores et déjà, le rôle, encore une fois, de sauveur de la république et de la sécurité publique. Et elle fera en sorte que ce soient les populations meurtries par des jacqueries sanglantes qui l'appelleront à son secours. Dans l'entendement du régime, le peuple algérien doit continuer à penser qu'il n'est pas apte à se prendre en charge, et que seule l'armée restera un gage de quiétude pour le pays. Tous les paris sont ouverts et un coup d'état est hautement probable. Il nous appartient, en tant que peuple, de ne pas permettre qu'une telle horreur se produise. Nous devons déjouer le complot! Il y va de l'existence de notre nation. Nous devons occuper le terrain politique dès la veille du 05 octobre. Notre jeunesse, dans tout le pays, doit rester vigilante et refuser de répondre à la provocation d'éléments qui seront envoyés pour provoquer le drame. Certes, la situation est devenue intenable pour le peuple algérien, et encore plus pour sa jeunesse. Mais ce soulèvement programmé dans les officines de la junte et de leurs associés de tous bords, ne nous conduira qu'à plus de pouvoir pour la junte, et à plus de malheur et d'oppression pour le peuple. Nous ne devons pas quitter nos quartiers. Ou mieux encore, nos domiciles. Mais nous provoquerons un chahut national qui durera toute la nuit du 04 au 05 octobre. Nous ferons un vacarme qui étonnera la planète entière, pour attirer l'attention de l'opinion mondiale sur la nature du régime. Distribuons des sifflets à nos enfants, usons de nos pilons, de nos ustensiles, de nos klaxons. Crions notre colère et notre amour de notre patrie. Que cette nuit soit celle d'une juste colère, mais sans violence et sans dévastation. Montrons leur que nous ne laisserons plus manipuler et que nous ne nous livrerons pas plus à la violence contre nous même et contre notre propre bien. Nous devons leur montrer, et leur faire entendre, jusqu'à leur en crever les tympans, que nous voulons qu'ils nous rendent notre pays. Que nous voulons qu'ils nous restituent notre dignité. Nous les chasserons par le bruit, comme on le ferait de bêtes malfaisantes. Que le monde entier entende notre cri de révolte. Qu'il sache que nous sommes pris en otage par une association de malfaiteurs. Que les youyous éclatants de nos sœurs soient une réponse à leurs grognements de charognards. Ils cherchent, encore une fois, à nous plonger dans la violence et l'incertitude des lendemains. Ils veulent crever l'abcès, comme ils disent, parce qu'ils savent que la colère gronde, que le peuple n'en peut plus de subir l'atroce situation qui lui est faite. Alors plutôt que d'attendre indéfiniment une révolte qu'ils appréhendent, il ont préféré la provoquer eux mêmes, pour mieux la contrôler et la circonscrire. Mais nous empêcherons toute violence. Nous démasquerons les agents provocateurs. Nous protégerons notre patrimoine public. Nous serons plus intelligents et plus déterminés que leurs stratèges monstrueux. Parce que nous aimons notre pays et que nous sommes déterminés à le sauver. Nous serons unis face à l'ennemi. De l'ouest, du Centre, de l'est, du Sud, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, nous leur donnerons une leçon digne de celle que le peuple algérien a administré au pire colonialisme de l'histoire. Nous devons, pour cela, nous mobiliser tous. Face à leurs moyens, colossaux, qu'ils mettent en œuvre pour nous amener à nous exterminer les uns, les autres, nous devons constituer une armée de la communication et du téléphone arabe. Que chacun d'entre nous se mette en devoir de passer le message au plus grand nombre de nos compatriotes, en arabe, en tamazight et en français, jusque dans l'arrière pays, jusqu'à l'oasis la plus reculée, et la dachra la plus enclavée. Ils veulent nous diviser et nous monter les uns contre les autres. Mais nous sommes UN PEUPLE. Notre cœur bat à l'unisson pour notre patrie, pour celle de nos enfants, pour celle de nos aïeux. Et que le Quotidien d'Algérie devienne le lieu ou nous nous rencontrerons pour déjouer toutes leurs manœuvres. Pour démasquer les agents qu'ils vont infiltrer parmi nous, et déchiffrer les tracts qu'ils vont mettre en circulation. Nous devons faire circuler une seule consigne: Aucune violence! Mais nous devrons faire briser le mur du silence qu'ils ont érigé autour de notre souffrance, par une presse qui leur est inféodée. Notre cri de colère devra être entendu du monde entier. En avant mes frères et mes sœurs. Notre pays attend de nous que nous le sauvions! Que vienne l'heure de la délivrance et de la dignité.