Il venait de voir le match Algérie-Corée du Sud et il s'est effondré juste après, nous apprend son épouse éplorée. Il est donc parti avec une nouvelle réjouissante par ces temps de vaches maigres. Abderrezak Hellal nous a légué un patrimoine culturel respectable. Entre autres ces nombreuses réalisations télévisuelles, il a publié de nombreux essais pour n'en citer que quatre: « Image d'une révolution », « Place de la régence », sans oublier « l'histoire du cinéma » et surtout « Entre l'olivier et la rocaille ». Mais, je garde de Abderrezak le souvenir d'un ami, d'un vrai ami qui n'avait pas peur des contingences et qui s'abandonnait tout entier à son art. Des années passées ensemble au lycée Ben Boulai de Batna, je garde l'image d'un jeune très au fait de l'actualité du pays mais qui n'hésitait à pointer les dysfonctionnements et les failles de la société algérienne dans son ensemble. Il avait toujours le souci de ponctuer ses remarques par des notes d'humour qui faisaient de lui un être à part dans notre jeune communauté. J'ai surtout apprécié chez lui l'art de la constance. Malgré sa « montée » sur Alger il a toujours gardé un contact étroit et continu avec Batna sa ville de naissance où il comptait de nombreux amis, j'allais dire que des amis. Il a enfin associé son art à l'histoire contemporaine de notre pays. Toute son œuvre lui témoigne cette inclinaison viscérale avec l'histoire de l'Algérie et surtout envers le combat mené contre le colonialisme. Il était justement en train d'achever un documentaire sur la vie et la mort d'un valeureux chahid, Hamdani Adda de Tiaret qui a été exécuté à quelques semaines de l'indépendance du pays. Repose en paix, cher ami et au revoir.