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NOUS SOMMES TOUS DES ENFANTS DU M'ZAB !
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 10 - 07 - 2015


Essaid AKNINE et Hacène LOUCIF
Qu'il est dur de voir le sang usurper à la rose sa couleur !
Qu'il est dur de voir se faire massacrer ses sœurs et ses frères de sang et de cœur !
Qu'il est dur de parler d'un bourgeon de l'Algérie au passé !
El Amine Hamid Oudjana est un enfant de la vallée du M'zab. Il portait en lui l'espoir d'un jeune capable de faire de sa région un bouquet d'amour parfumé de fraternité entre tous ses enfants. Un bouquet à offrir à une Algérie assoiffée de paix, en ces temps de « canicule sans tendresse ».
A ses 20 printemps, il venait de décrocher son baccalauréat en Lettres et philosophie avec une mention « assez bien » et une moyenne de 13,79/20. El Amine aurait pu vivre le bonheur de ce succès. Il aurait pu le partager avec ses parents, sa famille, ses proches et ses amis. Seulement, la cruauté du régime militaro-mafio-DRS et la lâcheté de ses relais locaux en a décidé autrement.
El Amine nous a rejoint le firmament alors que notre pays célébrait le 53ème anniversaire de son indépendance.
A l'instar d'une trentaine de ses concitoyens, El Amine a payé de sa vie une machination macabre programmée et inscrite dans la durée. Une machination qui évolue au grès des luttes claniques au sein du pouvoir. Un pouvoir qui ne supporte aucune forme d'organisation politique ou sociale échappant à son contrôle, surtout quand cette organisation contrarie ses desseins dont certains sont, tout simplement, la manifestation d'une haute trahison à la patrie.
Depuis quelques années, la vallée du M'zab subit les affres d'une stratégie de chaos local qui ne dit pas son nom. En juin 2009, Daho Ould Kablia, alors ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, avait qualifié les événements qui secouaient, à l'époque déjà, la ville de Berriane, de « crise identitaire artificielle ». Sur un ton de confession, il avait fait un aveu lourd de vérités dites à demi-mots : « Elle (cette crise) a été accentuée depuis quelques années par des interférences. »
Seulement, en défenseur viscéralement attaché au régime, M.Ould Kablia avait évité de révéler la nature clanique de ces « interférences » et leurs origines qui remontent aux hautes sphères du pouvoir.
Le M'zab victime de luttes claniques sur fond de guerre géostratégique:
Le processus de légitimation d'une violence institutionnalisée et d'une corruption structurelle érigée en mode de gestion des affaires publiques ne peut être sans conséquence sur la sécurité des citoyens, les mémoires collectives qui font celle de notre pays, sa souveraineté et l'intégrité de son territoire.
Aussi, ce processus ne peut être dissocié de la guerre géostratégique menée par les puissants de ce monde sur les territoires anciennement occupés de la rive sud de la méditerranée. Cette guerre secoue le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Cela dit, à travers le M'zab, c'est l'ensemble du sud algérien qui est visé. Ainsi, le risque d'une « daechisation » sécuritaire est de plus en plus grand pour notre pays, surtout après « le lancement» de l'un des produits récents des laboratoires du pouvoir algérien, en l'occurrence le fameux groupe de « Jund Al Khalifa », en Kabylie.
Récemment, une énième mort de Mokhtar Belmokhtar, l'un des agents barbus du DRS, avait été annoncée. Ce natif de Ghardaïa aurait été tué en territoire de non-Etat de ce qui reste de la Libye par l'armée américaine Dans la foulée de cette annonce, le président français François Hollande a effectué « une visite éclair en Algérie ».
Au programme de cette visite : des rencontres officielles avec les tenants de la façade institutionnelle du pouvoir algérien et d'autres, officieuses, avec les dirigeants de l'ombre, à leur tête le patron du DRS, le général Tewfik.
Au menu de ce programme : la préparation de la succession du président Bouteflika en mettant sous veilleuse des affaires aussi sensibles que celle des Moines de Tibhirine et celle de Maître Ali Mécili, « l'intensification » du « partenariat » économique et, surtout, l'exploitation du gaz de schiste.
Une « trêve clanique » a suivi ces événements. Une trêve où les décideurs-supplétifs d'une néocolonisation agissant sous forme d'un néolibéralisme hégémonique, « négocient » leurs parts des différents marchés d'une économie mise à la merci de l'informel et « traitent » la question de l'héritage du régime dont l'après Bouteflika constitue l'arbre présidentiel qui cache sa forêt structurelle.
Seulement, ces « négociations » sont menées aux prix le plus fort pour le peuple algérien. Pour défendre leurs intérêts, les criminels du régime ont mis, encore une fois, la vallée du M'zab à feu et à sang. En guise d'insulte à l'histoire et à la mémoire nationales, ils l'ont fait au 53ème anniversaire de l'indépendance de l'Algérie !
Ces fossoyeurs de tout ce qui constitue l'identité et la personnalité algériennes, ces monstres assoiffés du sang et des larmes des algériennes et des algériens ont tout mis en œuvre pour que des algériens tuent d'autres algériens.
Ces traîtres avaient-ils besoin d'un nouveau fleuve de sang pour montrer que le projet de « la révision de la constitution » était loin d'avoir atteint son « stade ultime » ?
Plus précisément, l'auteur de l'inqualifiable théorie du « terrorisme pédagogique » avait-il besoin du sang des enfants du M'zab pour montrer que la « médaille de bravoure » dont il a été décoré à l'occasion du 53ème anniversaire de l'indépendance du pays était méritée ?
La bravoure est d'une valeur dont la perte ne peut être compensée par une médaille, aussi brillante soit-elle.
Qu'est-ce que la bravoure pour ceux qui ont trahi le serment de Novembre ?
Qu'est-ce que la bravoure pour ceux qui mènent une guerre contre leur peuple et pour leurs propres intérêts ?
Qu'est-ce que la bravoure pour ceux qui aident les multinationales à piller les richesses de leur pays, en contrepartie de commissions où l'humain est troqué contre la vibre végétale ?
Qu'est-ce que la bravoure pour ceux qui ne respectent même pas les constitutions qu'ils se taillent sur mesure?
Il n'est pas Larbi Ben M'hidi, Abane Ramdane, Mohammed Boudiaf, le Colonel Mohamed Chaâbani, Mohamed Khider, Ali Mécili, Tahar Djaout ou Saïd Mekbel qui veut !
L'âme de Moufdi Zakaria nous interpelle:
L'article 24 de la constitution Algérienne stipule que « l'Etat est responsable de la sécurité des personnes et des biens. Il assure la protection de tout citoyen à l'étranger ». Seulement que vaut le texte d'une loi fondamentale élaborée par des décideurs sans foi, ni loi pour substituer une légalité trompeuse à une souveraineté populaire bafouée ?
Les tueries programmées du M'zab montrent qu'il est illusoire d' « inviter » des décideurs sanguinaires à faire preuve de retenue, à avoir « l'obligeance » de remettre en question la nature violente et liberticide de leur système.
Car, ceux qui ont le sang de 200 000 morts sur les mains, ceux qui ont fait disparaitre 20 000 algériennes et algériens, ceux qui ont tué des dizaines d'innocents en Kabylie au nom d'une violence « résiduelle » qu'ils font subir, actuellement, à la vallée du M'zab, n'ont aucun scrupule, aucune objection de conscience.
Ce qui se passe sur la terre natale du grand Moufdi Zakaria, l'auteur de l'Hymne national algérien qui fut contacté par l'architecte du Congrès de la Soummam, Abane Ramdane, pour l'écrire, rappelle ce qu'a subi le pays, dans la région de Kabylie en 2001. En une heure, pas moins de 24 citoyens ont été tués le 28 avril 2001, par des éléments infiltrés dans les brigades de gendarmerie et les commissariats de police. D'autres éléments avaient pour mission de pousser la population vers l'émeute.
A quelques « détails » près, le même procédé est suivi dans les tueries de la vallée du M'zab. En effet, une trentaine de citoyens ont été assassinés en 24 heures.
En plus de terroriser les populations ciblées, de les plonger dans les ténèbres du chaos local, de prendre à défaut l'adversaire clanique, de frapper de stupeur l'opinion nationale et de confiner l'opinion internationale à une neutralité appuyée par la raison sécuritaire d'Etat, ce mode d'opération a pour objectif de forcer la décision politico-économique engageant et hypothéquant l'avenir du pays.
A la lumière de tous ces éléments, nous avons le devoir de renouer avec les traditions de lutte du peuple algérien, le nôtre, pour sa liberté. En plus de faire preuve d'une vigilance citoyenne, l'urgence des urgences est d'entamer une dissidence de la pensée et de l'initiative politiques pour faire face aux tristes réalités imposées par le régime militaro-mafio-DRS et lui imposer la réalité de l'élection d'une ASSEMBLEE NATIONALE CONSTITUANTE.
Aujourd'hui, plus que jamais, nos cœurs ont besoin de s'abreuver à la source de « Qassaman », l'Hymne national où les meilleurs enfants de l'Algérie, nos aînés, ont fait le serment de servir leur pays. L'âme de Moufdi Zakaria, le ciseleur de cet hymne interpelle nos consciences et nous dit :
«F'ach hadou!
F'ach hadou !
F'ach hadou ! »
Vive le M'zab,
Vive l'Algérie
Gloire à nos martyrs.
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