Abdallah. C Il a fallu d'une petite étincelle à Khenchela pour que la rue gronde sa colère. La caste au pouvoir veut prolonger, par un cinquième mandat, un président puéril et moribond pris en otage par une mafia politico-financière dans ses fonctions agonisantes depuis le 12 mai 2013. Le peuple Algérien, en l'occurrence sa jeunesse née dans les années 90 n'est pas dupe et ne l'entend pas de cette oreille. Ces jeunes ne veulent plus assister à une mascarade qui a commencé en 1962 dont le passé ne les concernent pas. Ils veulent écrire leur histoire à leur manière suivant leurs aspirations, leurs intérêts, leurs convictions et leurs motivations. Ils remercient poliment et gentiment et avec gratitude ceux qui ont libérés l'Algérie du joug colonial. Ils ont compris qu'il est de leur devoir aujourd'hui, de libérer le peuple des néo colonisateurs, bailleurs de fond, bandits de grands chemins qui ne cessent de revendiquer une légitimité historique falsifiée. LA JEUNESSE ALGERIENNE EST SORTIE DANS LA RUE POUR DONNER UNE AUTRE EXPLICATION ET UNE AUTRE VISION DES AFFAIRES DU PAYS. ELLE REVENDIQUE À SON TOUR UNE LEGITIMITE, CELLE DE SON AVENIR. Il leur revient de droit de s'introduire en politique et de s'ingérer dans les affaires du pays car il s'agit de leur avenir. Ils ont en payé un lourd tribut dans l'errance, le chômage, la drogue, la hogra, la harga, la débrouillardise. Ils veulent vivre leur vie comme tous les jeunes du monde, dans la joie, le désir, l'allégresse, l'alacrité et le bonheur de vivre chez soiet non comme locataires chez les autres. Certains ont quitté le pays avec les larmes aux yeux et non de gaité de cœur comme le prétendent certains. Ils n'ont pas fui la misère, ni la pauvreté mais le non-sens. Ils conçoivent mal que le pays soit riche et que le peuple soit réduit à la mendicité. POURQUOI DOIVENT-ILS QUEMANDER CE QUI LEUR REVIENT DE DROIT? Aujourd'hui ils sont décidés à prendre leur destin en main. Ils sont convaincus à aller jusqu'au bout. Rien ne va les arrêter car, pour une fois, ils se sont regardés en face sans préjugés, sans rancunes, sans peurs et sans regrets pour constater qu'ils sont avant tout frères et sœurs Algériens d'Est en Ouest et du Sud au Nord. Ils ont compris que l'Algérie c'est leur mère, leur patrie, leur maison, leur avenir. L'UNION, LA SOLIDARITE ET L'AMOUR DE LA PATRIE SONT LEUR SEULES ARMES LOYALES. Ils viennent de tourner une page sur le passé sans la déchirer car ils savent que c'est de là qu'ils s'inspireront. Ils ne seront jamais ingrats devant l'histoire de leur pays ni devants les vrais martyrs et leurs ainés. Un conflit de génération vient de mettre en opposition deux histoires. L'une confisquée illégitimement par une caste de voyous sortis des décombres de la colonisation et l'autre nouvellement sortie d'une colère, d'une rage de vivre. Ils viennent de s'accaparer l'espace public qui leur a toujours été interdit, dans une joie festive. Ils viennent de sortir de cette grande prison où les a confinés un pouvoir de voyous, de bandits et de fils de Harkas. Ils sont sortis d'un long silence. Pour une fois les Algériens se sont rencontrés en masse pour revendiquer les mêmes droits et les mêmes revendications. Ils viennent de défrayer la chronique des médias internationaux. Ils sont décidés à aller de l'avant. Cette jeunesse dont 70% compose la société Algérienne est pleine de potentialités, d'énergie, de convictions, de génie et d'intelligence. Leurs slogans sont pleins de sens et d'ingénuité sincère. Ils viennent, non seulement de donner une leçon de révolte pacifique sans violence au monde entier mais ils ont aussi réussi à le prendre en témoin devant l'hypocrisie et le chantage subis de certaines puissances étrangères donneuses de leçon de démocratie.