Et voilà donc notre sort lié à ce PANEL de « personnalités nationales, crédibles, compétentes, sans attache partisane et sans ambition électorale » qui vont peut-être nous sauver et nous permettre de sortir de cette « Ghouma » estivale. : Karim Younes, Fatiha Benabbou, Abdelwahab Bendjelloul, Smail Lalmas, Azzedine Benaissa, Lazhari Bouzidi. Je ne sais pas quelle est la proportion de citoyens qui connaît ces « personnalités » peut être honorables, mais dont on est en droit de s'interroger sur leur représentativité ! Des économistes, des constitutionnalistes , un syndicaliste et un ex Président d'APN dont la moyenne d'âge fait partie des us et coutumes du pouvoir. Le communiqué de la présidence nous précise que la désignation de ces personnes « représentatives et consensuelles , s'est faite sur la base des propositions et recommandations formulées par des acteurs de la société civile et du mouvement associatif, et au regard des critères définis pour le choix des personnalités ». Saha ! Sauf que l'un d'eux vient de préciser au JT de l'ENTV qu'ils ne sont en aucun cas représentatifs du mouvement citoyen « Hirak » ! Cqfd ! En revanche, ce communiqué ne précise pas quels ont été les critères liées à cette désignation ni même quels sont les acteurs de la société civile et du mouvement associatif qui ont présidé à leur désignation. Le pouvoir reste sur ce point fidèle à une de ses constantes jamais démenties jusque là : son opacité. Son incroyable opacité ! Ces personnalités auraient insisté sur la nécessité de mettre en œuvre des mesures d'apaisement comme préalable à la poursuite du dialogue . Et donc, dans la foulée, « le chef de l'Etat a fait état de sa disponibilité à œuvrer pour inviter la justice à examiner la possibilité d'élargissement des personnes dont l'interpellation s'est faite en lien avec le déroulement des marches populaires ». On appréciera la précaution « inviter la justice à examiner la possibilité d'élargissement.. ». En espérant que le réseau de Si Zeghmati – notre bien aimé procureur général – ne sera pas Kharadj etaghtiya ! Certains prédisent même une éventuelle démission du gouvernement Bedoui. Sauf que les constitutionnalistes dont Mme Fatiha Benabbou seraient divisés sur cette éventualité. Dialogue entre qui et qui puisque les pouvoirs civil et militaire jurent qu'il garderont une position de neutralité. Dialogue avec les partis politiques, les représentants du Hirak… nous dit Lalmas ! Pourtant la principale mission essentielle assignée à ce « Panel », est de faire en sorte d'organiser l'élection présidentielle le plus rapidement possible. Et pour l'atteinte de cet objectif, il a carte blanche !!! Après on verra…. Il y a urgence car les vendredis se suivent et se ressemblent sans le moindre essoufflement. Peut-on dans les conditions actuelles organiser une élection présidentielle avec le pouvoir en place ? Toute cette comédie prêterait à rire si l'Algérie ne vivait pas une des périodes les plus incertaines de son histoire. Pour sortir de cette impasse, le pouvoir semble naviguer à vue et au jour le jour. La vague d'arrestations, de mis sous contrôle judiciaire, d'interdiction de sortie du territoire n'ont apparemment pas suffi pour calmer la contestation citoyenne. Cette monnaie d'échange politique a atteint ses limites même si la liste des arrestations est loin d'être close. On aurait peut être plus intérêt à identifier les personnalités politiques ou hommes d'affaires jamais impliquées dans la dilapidation des deniers publics ou la corruption. Ce sera plus facile !!! Le pouvoir tente donc désespérément de se dégager de la scène politique pour laisser la place à ce « panel » en lui confiant une responsabilité qui n'est pas la sienne. On notera que les instruments du pouvoir tels que l'Assemblée nationale populaire ou le Conseil de la Nation ont été superbement ignorés alors qu'ils sont sensés être, eux, l'émanation du peuple ! Avec cette attitude irresponsable et quasi folklorique, le pouvoir algérien prouve encore une fois qu'il est à bout de souffle et d'idées. La situation est d'une telle complexité qu'on voit mal une sortie de crise sans un bouleversement radical et un signal fort à même de redonner un espoir à des citoyens usés par des semaines de contestation mais encore debout jusqu'à la satisfaction de leurs légitimes revendications. « Panili ou EnPanilek ». La réponse sera donnée demain vendredi 26 juillet avec un Panel de 20 millions de citoyens !