ALGERIE02/08/2019 16h:55 CET huffpostmaghreb.com Les manifestants ont adressé un message fort au chef de l'Etat-major, Gaid Salah, lors de ce 24e vendredi de manifestation à Alger. A ses "injonctions" de dialoguer, ils lui ont rappelé que le mouvement populaire a encore de beaux jours devant lui. Ils ont menacé de recourir à la désobéissance civile tout en rejetant toute élection présidentielle dans les conditions actuelles. Quant au panel mené par Karim Younes, sa place "est à la poubelle", scandaient-ils. Les Algériens étaient "remontés à bloc" lorsqu'ils ont entamé leur marche, à la fin de la prière du vendredi. Ils étaient en colère contre Karim Younes et son panel pour avoir abandonné, "si facilement", les "préalables au dialogue". "Il a déclaré à la chaîne El Bilad (jeudi dernier, NDLR) que la mission de la commission pourrait prendre fin au cas où le pouvoir ne satisfait pas les préalables", rappelle Sanaa. Son amie, Selma, est moins "affectée par cette trahison". Elle dit n'avoir jamais rien espérer de ces personnalités. "D'ailleurs, à part Smail Lalmas, j'ai jamais entendu leurs noms", poursuit-elle. "Ils répétaient eux-mêmes qu'ils ne représentaient pas le hirak. Pourquoi dois-je m'y intéresser alors ?", déclare-t-elle. Les manifestants étaient également en colère contre le chef d'Etat-major, Gaid Salah, qui a rejeté, dans son dernier discours les préalables du panel que le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, a garantit "d'étudier". Il s'agit de la libération des détenus politiques, l'allègement du dispositif policier dans la capitale et l'ouverture du champ médiatique. Le vice-ministre de la Défense a exigé le début du dialogue "sans préalable". Alioui Mehdi@MehdiAlioui Ils scandent « le peuple veut faire tomber Gaid Salah ». Le panel de Karim Younes ? Comme vendredi dernier, madaroulouch 9issa apparemment10414:18 – 2 août 2019Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité46 personnes parlent à ce sujet Un ordre auquel le panel s'est empressé de répondre hier, jeudi 01 août 2019, en "rejetant" une "démission" de Karim Younes avant d'annoncer l"'entame du dialogue dans les plus brefs délais". Lors de ce 24e vendredi, les manifestants n'ont accordé aucune importance à ce panel. A se référer aux slogans repris en choeur depuis le début de la manifestation ce matin, l'Etat-major, et à sa tête Gaid Salah, est le seul interlocuteur. "Dawla madaniya, machi 3askaria", "Gaid Salah, Dégage", "Djeich dialna ou Gaid khan'na (Gaid nous a trahis)" ou encore "Had cha3b la yourid, houkm el 3asker min jadid" étaient scandés par les manifestants. Les Algériens, à Alger, étaient aussi en colère contre les dizaines d'interpellations survenues avant la prière par les forces de l'ordre. Une fois les salutations effectuées, un autre slogan, jamais entendu depuis le 22 février, était entonné par des protestataires visiblement déterminés à poursuivre le mouvement populaire. Ils scandaient "rahou djay, rahou djay, el 3isyan el madani" (La désobéissance civile arrive), comme un avertissement. "Les Algériens ne voteront pas. Cette crise politique est profonde qui ne peut être résolue par des élections présidentielles", estime Fares. "Ils oublient que nos marches hebdomadaires ne sont qu'une partie de cette révolution", rajoute-t-il. Le recours à une grève de trois jours a déjà été appliqué au bout de quelques semaines après le 22e février. Des employés de plusieurs sociétés et administrations publiques ont suspendu leurs activités pour protester contre le 5e puis le prolongement du 4e mandat de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika. Les habitants de certaines villes avaient même cessé toute activité pendant plusieurs jours. Du haut de la rue Victor Hugo, sur la rue Didouche Mourad jusqu'à la Place Audin, les manifestants scandaient rarement un autre slogan. Ils rejetaient de temps à autre un "Etat militaire" avant de reprendre, avec la même détermination, le slogan phare de ce 24e vendredi. "Rahou djay, rahou djay, el 3isyan el madani". Alioui Mehdi@MehdiAlioui « Rahou djay rahou djay, el3isyan el madani »5513:43 – 2 août 2019Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité31 personnes parlent à ce sujet A la rue Hassiba, une procession venant de la Place du 1e Mai et des quartiers adjacents reprenaient ce même slogan. Sur les réseaux sociaux, des images montrent des Algériens le scander dans plusieurs autres villes. "Il nous suffit de tenir jusqu'à la rentrée sociale, en septembre", avertit-on. Les manifestants à Alger ont rarement évoqué le coordinateur de ce panel, Karim Younes. Néanmoins, lorsque, à la Grande-Poste, on scandait son nom, ce n'était nullement pour le féliciter de mener "cette médiation pour le dialogue". Bien au contraire. A l'instar de la précédente semaine, les protestataires reprenaient, en choeur, "Karim Younes, à la poubelle", scandés de temps à autre par une des multiples processions battant le pavé entre la rue Didouche Mourad et la Grande-Poste. A la rue Abdelkrim Khattabi, réunis par centaines entre les deux entrées du métro, ils ont qualifié l'ex-P/APN de "agent de la bande". Ce 24e vendredi était aussi une occasion pour ces Algériens de réitérer à Gaid Salah leur revendication. "Pas de dialogue" avec "la bande". "On ne votera pas", promettent-ils. Battant le pavé sous un soleil de plomb, ils promettent également "de ne pas nager", "de ne pas faire la sieste" en réponse à la députée du PFLN, Ibtissam Hamlaoui et de "ne pas cesser de marcher jusqu'au départ du système". "Ya hna ya ntouma". Envoyer une correction