A l'heure où la nécessité de l'émergence d'une conscience d'appartenance à une communauté de vie planétaire se fait ressentir, à l'heure où toute atteinte à la dignité humaine est devenue virale, à l'heure où un virus a montré que la vie sous toutes ses formes est sérieusement menacée, la question de la souveraineté est entièrement posée. Elle l'est d'autant que la folie furieuse de l'ultralibéralisme néocolonialiste menace jusqu'à l'intégrité du vivant sur terre. L'indépendance de l'Algérie, rendue effective le 03 juillet 1962 et annoncée deux jours plus tard, est un événement majeur dans l'histoire nationale récente. Cependant, en 58 ans d'existence, l'Algérie post-indépendance n'a pas pu se donner les moyens d'instaurer la République Algérienne Démocratique et Sociale, prônée par l'Appel de Novembre. Elle ne s'est pas, non plus, mise dans la perspective de réaliser le projet de construction d'un Etat national défini par un texte fondamental émanant du peuple. Le projet de l'institutionnalisation du pouvoir porté par le Congrès de la Soummam a succombé sous les assassinats politiques, les coups d'Etat répétitifs, le détournement du récit national de l'histoire, la répression dictatoriale, les « fleuves de sang », les tueries de la stratégie du chaos local, l'impunité, la corruption, la fraude. le déni des libertés et l'oppression de toute manifestation de la pluralité identitaire et de la diversité culturelle. Le régime militaire qui a spolié le peuple de son droit d'exercer sa souveraineté incarne l'échec du projet historique de la Révolution de Novembre. En ces temps de l'après covid-19 où l'oligarchie mondiale tente de généraliser la condition du néo-indigénat aux peuples de la planète, y compris ceux des pays occidentaux, la Silmiya porte l'espoir d'offrir à l'Algérie un nouveau projet historique. Depuis des années, des opérations de déstabilisation majeures ouvrent la voie à la destruction des systèmes de vies dans des territoires entiers, appartenant aux pays anciennement colonisés, notamment, au niveau de la rive sud de l'espace méditerranéen et au Sahel. D'autres tentatives menées par les bras régionaux (à l'exemple des Emirats Arabes Unis, de l'Arabie Saoudite, de l'Egypte, de la Turquie et du Qatar) des puissances étrangères accrochées à la nostalgie de l'ordre colonial, sont en cours. Face à ces tentatives, le régime porteur du syndrome du colonisé fait l'offre de réduire l'armée algérienne à une milice disposée à être engagée dans des conflits militaires par procuration. Une telle offre est porteuse de grands dangers pour la cohésion de l'armée, la souveraineté du pays et son intégrité territoriale. Après le coup de force électoraliste du 12 décembre 2019, la junte militaire tente d'instrumentaliser la situation provoquée par la pandémie du coronavirus pour imposer au peuple le calendrier de la régénération du système. Le régime manipule les statistiques liées à la covid-19 en Algérie, organise le pourrissement dans les hôpitaux, multiplie les arrestations des activistes de la Silmiya, allonge la détention des prisonniers politiques, réprime violemment les manifestations qui préparent le retour du mouvement populaire massif dans la rue, intensifie la propagande visant à diaboliser les acteurs de la révolution pacifique, mobilise tous ses relais pour diluer l'alternative démocratique dans des clivages idéologiques agitant les imaginaires via un retour anachronique à la situation du pays au début des années 1990. La police politique, les services de sécurité, la justice du « téléphone » et les médias du prince sont à la sale besogne. Pire encore, ils œuvrent à rendre contagieux le cannibalisme clanique du régime ! Seulement, l'Algérie de l'après Février 2019, n'est pas celle où les généraux-décideurs pouvaient disposer du pays à leur guise. L'Algérie de la Silmya est la fille de l'Algérie de Novembre et de La Soummam. Le faux-débat sur un brouillon de constitution, les chants de sirènes de la mangeoire qui se font déjà entendre par les carriéristes de l'opposition organique salivant à l'idée d'avoir un siège dans un parlement fantoche, les sous-produits de l'intellectualisme négatif et les analystes de pacotille ne détourneront pas la Révolution populaire pacifique de son objectif : réaliser le Projet Algérie ! Le Projet Algérie, c'est l'Etat de Droit. Le Projet Algérie, c'est la consécration de la souveraineté populaire. Le Projet Algérie, c'est le respect de toutes les libertés démocratiques, individuelles et collectives. Le Projet Algérie, c'est la liberté de penser, la liberté de conscience, la liberté de s'exprimer et la liberté d'agir dans le respect des règles du vivre-ensemble. Le Projet Algérie, c'est la primauté du politique sur le militaire. Le Projet Algérie, c'est pluralité identitaire et la diversité culturelle. Nous, signataires de cette déclaration, appelons les Algériennes et les Algériens résidents en France et dans l'ensemble des pays d' Europe, à participer à LA MARCHE UNITAIRE DU DIMANCHE 05 JUILLET 2020, A PARIS. ELLE PARTIRA A 14H00 DE LA PLACE DE LA REPUBLIQUE A LA PLACE DE LA BASTILLE. Cela dit, nous rappelons que le strict respect des mesures-barrière liées au coronavirus est de rigueur. Ensemble pour : – Une transition démocratique indépendante du système. – Un processus constituant consacrant le transfert de la souveraineté vers le peuple. . – La libération du champs médiatique. – La libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d'opinion. – L'arrêt immédiat des arrestations arbitraires et du harcèlement judiciaire des activistes pacifiques. – Le rejet du projet de constitution et du calendrier électoraliste du régime, dans le fond et dans la forme. – Le rejet de toute forme de loi d'exception. – Le soutien indéfectible à toutes les populations qui manifestent légitimement pour leurs droits. – La ferme condamnation de toutes les tentatives de division du peuple menée par le régime et ses relais. – Le rejet de toutes les lois de paupérisation des algériennes et des algériens. Depuis Février 2019, le peuple algérien a remis l'Algérie dans le sens de l'histoire. Aujourd'hui, il appartient à chacun de nous de lui donner les moyens de se libérer du joug de la junte militaire et de participer activement à la construction citoyenne de l'espace nord-africain, de l'espace méditerranéen et à l'instauration de l'Ordre Mondial des Peuples. VIVE L'ALGERIE LIBRE ET HEUREUSE. VIVE LA SILMIYA. GLOIRE A NOS MARTYRS.