Abdellah CHEBBAH Jan. 2021 Que cache véritablement la libération de l'ancien chef du DRS Algérien, Médiene Toufik et le retour du général Khaled Nezzar ? Un retour à la politique à 80 ans, tous deux malades, je ne le pense pas. Guerre de clans, apparemment. Restructuration du système, fort probable. Dans les conditions supersoniques où s'est déroulé le procès de l'un est l'accueil de l'autre, on aurait tendance à croire que l'Algérie est gouvernée au jour le jour par une main de fer invisible faisant fi de toutes les composantes institutionnelles et humaines de ce pays. La justice, aux ordres, qui ne porte que le nom, passe d'un côté comme de l'autre dépendamment des tenants du pouvoir. Une guerre de clans déclarée à un haut niveau militaire se déroule sous les yeux d'un peuple apeuré des lendemains. J'ai l'impression que chacun rejette ses responsabilités. Mais de quoi se mêle-t-on? Qu'ils règlent leurs comptes tous seuls. Plus ils le feront, plus ils faibliront et s'amenuiseront. Ils n'ont plus la force de tenir. La chute est imminente. Le peuple doit rester focalisé et concentré sur ses revendications. Ce qui se passe entre eux n'est pas l'affaire de ce peuple. C'est une affaire entre deux ou plusieurs clans qui n'ont plus de chefs apparents, qui se tirent entre eux pour leur maintien aux commandes afin de préserver leurs privilèges mal acquis. Il y a deux points qui les unis, c'est la rapine et le mépris envers le peuple. Puisque ce peuple n'est pas concerné, qu'ils se dévorent, mais il n'est pas question de maintenir le même système de gouvernance. C'est de cela qu'il s'agit. La révolution pacifique doit reprendre de plus belle, même de façon sporadique. Le peuple doit démontrer sa détermination à faire aboutir ses revendications. Il ne faut pas succomber aux manigances des eux et des autres. Aujourd'hui le peuple est uni. Ils sont désunis. Les supplétifs et les sbires sont aussi perdus, ne sachant plus qui servir. Ils sèment le désordre parmi le peuple depuis 1962, c'est à leur tour, aujourd'hui, d'y goûter. Nous assisterons prochainement à une avalanche de surprises. Des démissions, des fuites, des suicides, des assassinats peut -être, la désolation les anéantira. Personne ne pourra protéger ses arrières. Ils sont tous condamnables à différents degrés. Le hirak doit se préparer à un tumultueux passage de transition difficile, arraché, qui pourrait bouleverser son quotidien. Avec la venue des vaccins, la pandémie du Covid-19 s'atténuera vers l'été et la prochaine rentrée sociale se fera dans un débat politique définitif, sincère et ultime. La question sera alors posée à chacun de nous, en son âme et conscience: Que voulons-nous faire, exactement, de ce pays? C'est à partir de là que pourra s'exercer l'acte citoyen. C'est de là, aussi, que pourra s'écrire une constitution où ce qui sera permis et non permis seront dictés. Une justice indépendante, libérée, pourra par conséquent se référer uniquement à celle-ci. Entre temps, une relance de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire doit se maintenir à un rythme satisfaisant. Les petites et moyennes entreprises publiques et privées doivent redémarrer à pleine cadence. Le marché intérieur doit pouvoir s'auto-suffire. Par la suite, il est du ressort du génie de tous les Algériens de bâtir leur pays à court, moyen, et long terme, suivant leurs aspirations, leurs motivations, leurs intérêts et surtout, dans une Algérie plurielle, diverse et commune. La raison, le bon sens et le discernement ne viennent jamais d'un militaire mais plutôt d'un civil.