Associated Press 02.10.2009 00:15 Quatre mandats d'arrêt internationaux émis par la France ont été diffusés par Interpol dans l'enquête sur la disparition de l'opposant marocain Mehdi Ben Barka en octobre 1965 à Paris, a-t-on appris jeudi de source judiciaire. Les mandats d'arrêt ont été signés le 22 octobre 2007 par le juge d'instruction Patrick Ramaël en charge du dossier. Le ministère de la Justice a joué son rôle d'intermédiaire entre le juge et la direction centrale de la police judiciaire, avant leur diffusion, a confirmé Guillaume Didier, porte-parole du ministère. L'un des mandats vise le chef de la gendarmerie royale marocaine, le général Hosni Benslimane, qui officiait à l'époque au cabinet du général Oufkir, a-t-on appris de source proche du dossier. Les trois autres visent Abdelkader Kadiri, ancien patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, renseignements militaires), Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, l'un des membres présumés du commando marocain qui aurait enlevé Ben Barka, et Abdlekak Achaachi, agent du Cab 1, une des unités des services marocains ultra-secrète, a-t-on précisé de même source. Le juge a eu recours à cette procédure en 2007 alors que le président de la République Nicolas Sarkozy effectuait sa première visite d'Etat au Maroc. Le magistrat avait entendu en mai 2006 Driss Basri, l'ancien homme fort d'Hassan II, décédé en août 2007. Lors de son audition, Driss Basri avait affirmé tout ignorer de PF3, un ancien centre de détention situé à Rabat où pourrait être enterré le corps de Ben Barka, jamais retrouvé. L'opposant à Hassan II a été enlevé le 29 octobre 1965 devant la brasserie Lipp, en plein centre de Paris. Cette disparition a donné lieu à de multiples rebondissements et à quelques condamnations, insuffisantes selon les proches de Mehdi Ben Barka qui ont toujours mis en cause Hassan II. Le roi, décédé en 1999, affirmait pour sa part qu'il s'agissait d'une affaire « franco-française ».