Le Quotidien d'Algérie Quelle est la situation aujourd'hui dans le pays ? Le pouvoir militaire qui est le même depuis le premier novembre 1954 à ce jour, continue a être le pivot de la vie nationale. Aujourd'hui, désormais, rien ne peut marcher sans l'appui de l'ANP et des relais qui lui obéissent aveuglement. Telle une pieuvre, elle enserre tout sur son passage. Ce qui est à la fois étrange et surprenant dans cette situation, est le silence de l'opposition. L'opposition ne réagit pas ; elle ne séduit plus personne. Pourquoi l'opposition ne séduit plus personne ? A-t-elle été définitivement battue ? Dans l'affirmative, pourquoi a-t-elle été battue par un pouvoir aussi honni ? Pourquoi le pouvoir militaire qui est le même depuis plus d'un demi siècle, a t-il réussi en dépit de toutes ses insuffisances et de toutes ses maladresses légendaires à vaincre physiquement et politiquement l'opposition, au point non pas de la réduire en poussière mais de la ridiculiser aux yeux de l'opinion nationale et internationale ? Pourquoi l'opposition peine t-elle a se développer et a regrouper autour d'elle ces milliers de bataillons de mécontents et de déçus marginalisés auxquels le pouvoir en place donne des nausées ? Quelle est la politique de communication de l'opposition ? Les militants dirigeants de l'opposition savent-ils communiquer et connaissent-ils l'Algérie et le tempérament dominant du peuple algérien ? Les militants dirigeants de l'opposition font-ils une distinction entre opportunisme, populisme et engagement politique réel au service de l'ordre citoyen et intellectuel ? L'opposition peut-elle devenir une force sociale dominante, cohérente et porteuse sur les plans politique, culturel et intellectuel si ses dirigeants locaux, régionaux et nationaux ignorent fondamentalement quel est la mission d'un parti de l'opposition et surtout quel est le rôle d'un militant ? L'opposition peut-elle réellement inquiéter le régime des généraux si ses dirigeants locaux, régionaux et nationaux ignorent tout des urgences de la nation, refusent la discipline et l'organisation et font tout pour tromper volontairement leurs hiérarchies respectives L'opposition peut-elle se constituer en alternative au régime des généraux si son audience est nulle auprès des larges couches populaires et des élites du pays ? Que vaut véritablement un parti politique qui compte moins de 1% d'universitaires dans ses rangs sur chiffre global estimé à plus de 1500000 ? Le climat de crise permanent, les violences multiples et transition imposés par le pouvoir, ont-ils permis à l'opposition de dégager une ligne d'action commune concertée ? Quelles sont aujourd'hui les priorités de l'opposition pour le pays sur des normes véritablement démocratiques ?