Est-ce le nouveau scandale du siècle qui va une nouvelle fois ébranler le pays? A priori oui. D'après des sources concordantes, au moins quatre personnes ont été arrêtées ces derniers jours, soupçonnées d'avoir touché des pots-de-vin dans des contrats liés au projet de l'autoroute Est-Ouest Parmi eux, le Secrétaire général du ministère des Travaux publics. D'après les mêmes sources, le Secrétaire général avait déjà été écarté par le ministre des conseils d'administration de l'Agence nationale des autoroutes et du CTTP, deux organismes dépendant du ministère des Travaux publics. Qualifié de projet du siècle par le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, l'autoroute Est-Ouest a connu des retards et des imperfections qui avaient fait doubler et même des fois tripler ses coûts. Ce qui avait provoqué l'ire du président de République. En conséquence, des questions commençaient à fuser et des soupçons de corruption pesaient sur des responsables du département de Amar Ghoul ces derniers temps. Il est à signaler que ces arrestations font suite à une enquête de plusieurs mois des services de chinois Citic-Crcc en charge de la construction des parties Centre et Ouest de l'autoroute Est-Ouest. L'ambassade de Chine a également protesté auprès des autorités, selon un proche du dossier. Il est indiqué que le groupement chinois aurait subi des pressions de la part de personnes très haut placées pour l'obliger à verser des pots de vins, explique la même source. L'enquête des services de sécurité qui se poursuit risque de faire tomber d'autres têtes au ministre des Travaux publics et dans les milieux d'affaires nationaux et étrangers. «Les responsables utilisent des intermédiaires qui sont généralement des entrepreneurs sous-traitants pour obtenir d'importantes commissions de l'entreprise de réalisation en échange de facilités dans le contrôle des travaux, l'approvisionnement en remblais et matériaux de construction», explique la source proche du dossier. Outre les commissions, des responsables n'auraient pas hésité à demander aux étrangers des avantages personnels tels que les visas, des téléphones portables, des caméras. L'enquête devrait se poursuivre et s'étendre à d'autres intermédiaires vivant en Algérie mais aussi dans plusieurs pays étrangers.L'automne s'annonce chaud pour les Algériens. Non remis encore des soubresauts du scandale Khalifa et dont son extradition se décidera ce mois, revoilà un autre dossier qui risque de faire jaser les chaumières. B.N