Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique a dénoncé la décision de supprimer la retraite anticipée car, d'après lui, elle constituait “un acquis” pour tous les travailleurs algériens. N'ayant rien attendu de la 13e tripartite qui s'est tenue cette fin de semaine, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) se dit conforté dans ses prévisions. L'augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG) de 3 000 DA et l'abolition de la retraite anticipée font jaser le syndicat, qui a assimilé la tripartite à une “monopartite” lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de l'Unpef, à Alger. “Les mêmes causes mènent aux mêmes effets. Comme de coutume, les vrais représentants sociaux étaient absents”, a regretté le président du syndicat, Lyès Merabet. Concernant l'augmentation du SNMG, le syndicat a assuré que cette mesure “n'aura aucun impact sur la majorité des travailleurs de la fonction publique”. D'autre part, le président du SNPSP a dénoncé la décision de supprimer la retraite anticipée car, d'après lui, elle constituait “un acquis” pour tous les travailleurs algériens. “De quel droit les pouvoirs publics décident à notre place le maintien ou la suppression d'un acquis social ?”, s'est indigné M. Merabet. Par ailleurs, le syndicat affirme la poursuite du mouvement de protestation qui rentre dans sa 3e semaine et cela à partir de demain et jusqu'à mercredi. Néanmoins, le SNPSP tient à rassurer les citoyens en affirmant que “quel que soit l'avenir du mouvement, les PSP participeront tous à la campagne de vaccination contre la grippe A dès son lancement et assureront même la prise en charge des cas qui se présenteront”. Il y a lieu de rappeler que 900 000 doses de vaccin antigrippal seront disponibles à partir de demain et que la vaccination débutera le jour suivant. “Notre décision de participer à la campagne de vaccination a pour premier objectif de nous dégager de toute responsabilité morale. De plus, l'Algérie est en alerte maximale, nous sommes donc tenus de respecter les consignes données par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour ce cas de figure par notre disponibilité”, a-t-il déclaré. La décision de poursuivre le mouvement de protestation intervient suite à l'échec des négociations entre les deux parties, suite à la rencontre de réconciliation organisée jeudi dernier au niveau du ministère de la santé. Cette réunion était présidée par le secrétaire général du ministère et a vu la participation des représentants du ministère du travail et ceux de la fonction publique, précise M. Merabet. Le syndicat parle carrément “d'échec”, surtout après la confirmation par les représentants de la fonction publique que le dossier du statut particulier est à leur niveau et qu'il sera bientôt signé. “D'une part, la tutelle avoue sa négligence dans la manière de traiter les partenaires sociaux et d'autre part, elle continue sa politique qui consiste à nous mettre devant le fait accompli. Face au désengagement de la tutelle, le SNPSP dénonce les modifications apportées sur la mouture négociée, sans le consentement du partenaire social”, a clamé M. Merabet. Le président du syndicat s'est interrogé : “à quoi servent ces rencontres, si la tutelle continue de ne pas prendre en considération les recommandations de tous les acteurs ?” Au sujet du régime indemnitaire le syndicat revendique la mise en place d'une commission mixte et avance la date du 10 décembre comme date butoir de remise du canevas. “Nous sommes sortis de la rencontre de jeudi sans avoir installé une commission mixte qui se chargera du régime indemnitaire”, a encore regretté M. Merabet. Le même constat a été fait par le syndicat concernant la “cacophonie du nouveau week-end”. Face à ce statu quo, un conseil national extraordinaire du syndicat se tiendra jeudi 10 décembre en présence de délégués issus d'assemblées générales régionales pour procéder à une évaluation de la situation, se prononcer sur le devenir du mouvement de protestation et aboutir à des propositions d'actions concrètes.