El Watan 03 janvier 2010 La mort du chef de service réanimation du CHU Saâdna Abdenour de Sétif fait monter d'un cran la spéculation relative aux causes exactes du décès. Lequel n'est toujours pas élucidé. La disparition du Dr Lilia R. 35 ans, a consterné ses collègues qui sont dans l'expectative. D'autant plus que le décès de la spécialiste en réanimation, 30 heures après sa vaccination contre la grippe A, alimente la rumeur. Notons que la défunte a été, à l'instar des 113 médecins et agents paramédicaux de la wilaya, parmi les premiers cadres de la santé à se faire vacciner. Pour avoir de plus amples informations au sujet de cette mort subite qui fait l'objet de grandes spéculations à Sétif, où la rumeur bat son plein, nous avons pris attache avec le professeur Lachheb, chef du service des maladies infectieuses et premier responsable du service de référence de suivi de la grippe porcine au CHU de Sétif. « Avant d'alarmer les gens et de balancer des informations dénuées de tout fondement, il faut tout d'abord attendre les résultats de l'autopsie. Dire que la mort de notre collègue, qui nous afflige, est liée au vaccin, c'est aller trop vite en besogne. Pour couper court à toutes les rumeurs colportées par des gens malintentionnés, le Dr Lilia R.,qui a été vaccinée mercredi, a poursuivi le plus normalement du monde son activité le jour même et jeudi », dit en préambule le praticien, qui ajoute : « Cette histoire de troubles respiratoires ne tient pas la route. La défunte, qui s'est éteinte chez elle jeudi vers 23h, soit 30 heures après sa vaccination, n'a présenté au préalable aucun malaise relatif à la fréquence cardiaque élevée, à une baisse de tension ou à des difficultés respiratoires. » Non sans une certaine amertume, le praticien enchaîne : « Les professeurs, les médecins et les paramédicaux d'Alger et des autres coins du pays qui ont été vaccinés ne sont pas, à ma connaissance, des cobayes. Malheureusement, les gens donnent plus de crédit à la rumeur qu'aux conseils des praticiens, des êtres humains eux aussi. » Le docteur Lehtihet, directeur de la santé et de la population de Sétif, abonde dans le même sens : « La mort de notre collègue n'a rien à voir avec le vaccin du moment qu'une centaine de personnes (y compris votre interlocuteur) a été vaccinée avec le même lot. On lèvera toute équivoque une fois les résultats de l'autopsie connus. » La section de Sétif du syndicat des hospitalo-universitaires qui est d'un autre avis, demande, pour un principe de précaution, le retrait et l'analyse du lot de vaccins qui se trouve actuellement au niveau du CHU de Sétif où la psychose s'est quelque peu installée…