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INTOL�RANCE ET PROC�S D�INTENTION
R�ponse � Sa�d Sadi Par Ali Mebroukine
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 05 - 2010

S. Sadi veut m�appliquer le m�me traitement que lui r�serve Ali Kafi ; lui n��tant pas historien, n�aurait pas le droit de concevoir une biographie du colonel Amirouche. Quant � moi que S. Sadi dit ne pas conna�tre (ce qui est inexact), je n�aurais pas le droit de lui porter la contradiction. Il faudrait appartenir au cercle le plus restreint de ses connaissances pour avoir un titre � participer au d�bat � au demeurant salutaire �, que son livre suscite �� et l�. Cette forme d�intol�rance me choque, d�autant plus du reste que S. Sadi proclame � l�envi qu�elle serait l�apanage des princes qui nous gouvernent.
�tre utile � son pays
Je ne suis ni un intellectuel organique ni m�me un intellectuel tout court, pas plus que je ne suis un homme politique. Je suis simplement un universitaire qui s�int�resse � l�histoire de son pays, probablement parce que issu de parents qui ont activement particip� � la lib�ration de l�Alg�rie, et ce, d�s 1945 dans la ville de B�ja�a et plus tard, au moment de la guerre de Lib�ration nationale, dans la ville de Blida. Par ailleurs, je suis fier d�avoir compt� parmi les collaborateurs du pr�sident Liamine Zeroual, l�homme le plus sinc�re, le plus honn�te et le plus humain que j�ai rencontr� dans ma vie. Combien est-il permis de regretter que des hommes de son envergure ne soient pas plus nombreux dans notre pays. Servir l�Alg�rie sous l�autorit� d�un homme peu port� aux compromis r�gressifs n�est pas un signe de vassalisation ; c�est au contraire un t�moignage vivant de la volont� de faire avancer l�Alg�rie. Pour le surplus, je ne me pose pas tous les matins la question de savoir si ceux qui dirigent ce pays sont l�gitimes ou non. Vaine interrogation. Qu�ils r�solvent les probl�mes du pays dont la gravit� est admise par tous et qu�ils pr�tent une oreille attentive � celles et ceux qui leur prodiguent conseils �clair�s et d�sint�ress�s ; ce serait d�j� beaucoup. C�est du reste ce qu�a essay� de faire le RCD entre 1999 et 2001 en participant aux gouvernements d�A. Benbitour puis d�Ali Benflis, sans que personne y ait trouv� � redire, sans doute parce que cette collaboration se voulait constructive et l�a �t� certainement. En tout cas, je pr�f�re encourir le grief de collusion avec le pouvoir (m�me si cela est totalement inexact) que de troquer ma place contre celle d�un certain nombre d�individus, install�s � l��tranger, qui acceptent les dollars sonnants et tr�buchants de l�Internationale Socialiste pour diaboliser chaque matin un r�gime qu�ils ont servi sans �tats d��me des d�cennies durant.
Du jugement sur Boumedi�ne
S�agissant du pr�sident Boumedi�ne, chacun a le droit de porter sur son bilan le jugement qu�il veut. L�ancien pr�sident de la R�publique n�a plus aujourd�hui d�avocat pour plaider sa cause. Tous ceux qu�il a promus � de hautes fonctions dans l�appareil de l��tat et qui lui doivent toute leur carri�re restent �trangement silencieux (� la notable exception du Dr Mahiedinne Amimour) face � toutes les attaques qu�il subit, et honte ici au colonel Ali Kafi qui a eu le front de d�clarer que l�ancien pr�sident de la R�publique qui en avait fait un ambassadeur (ce qui �tait d�j� beaucoup) avait �ruin� l�Alg�rie�. Le pr�sident H. Boumedi�ne aimait le pouvoir. Il aimait beaucoup le pouvoir, sans doute comme tous les b�tisseurs d�empire et de nation, � l�instar de Bismarck, de M. Kemal Atat�rk, de Simon Bolivar. Mais pas davantage. Il n�a jamais exerc� le pouvoir aux seules fins de commander aux hommes et aux choses, ind�pendamment d�un projet de soci�t� ou d�un programme destin� � faire sortir l�Alg�rie du sous-d�veloppement. Ceux qui pr�tendent que son bilan est n�gatif feignent d�oublier qu�il �tait hors de toute volont� humaine de transformer profond�ment, en l�espace de seulement 13 ans, une soci�t� d�structur�e, fragment�e, composite, dans laquelle la plupart des habitants n�avaient pas encore acc�d� � la conscience nationale. Les historiens s�rieux font cr�dit � H. Boumedi�ne d�avoir voulu �riger un �tat puissant, des institutions p�rennes, d�mocratiser l�enseignement, transformer les structures campagnardes, instaur� la m�decine gratuite, institu� la participation des travailleurs � la gestion de leur entreprise, nationalis� les int�r�ts �trangers, d�fendu, avec une rare prescience des �v�nements, l�id�e d�un nouvel ordre �conomique international dont le contenu, 35 ans apr�s son �laboration par le pr�sident Boumedi�ne lui-m�me, inspire aujourd�hui l�ensemble du courant altermondialiste. S. Sadi passe volontairement sous silence le fait qu�une campagne de d�stabilisation du pr�sident H. Boumedi�ne a commenc� d��tre orchestr�e depuis les sommets de l��tat, � partir de 1977, d�s qu�il avait exprim� publiquement son intention de faire accomplir � sa politique un profond aggiornamento qui remettait en cause beaucoup d�int�r�ts de clans et de factions. Preuve, s�il en �tait besoin, que pour H. Boumedi�ne l�exercice du pouvoir n��tait pas une fin en soi.
De la cr�dibilit� de l�opposition
Globalement, l�opposition alg�rienne n�est pas cr�dible. La population la rejette en le manifestant r�guli�rement � l�occasion de chaque �lection g�n�rale et continue de donner une prime au courant islamo-conservateur ; c�est assez dire que les partis dits d�mocratiques ont �chou� � nouer le moindre lien significatif avec les populations. Une opposition digne de ce nom ne boycotte pas une �lection pr�sidentielle � laquelle elle peut pr�senter jusqu�� 15 candidats d�envergure nationale. Elle ne hisse pas le drapeau noir en guise de deuil pour protester contre la r��lection d�un pr�sident qui n�a nullement instaur� la pr�sidence � vie mais seulement supprim� la limitation du nombre de mandats pr�sidentiels, ce qui n�est tout de m�me pas la m�me chose. L��tat d�urgence, en vigueur depuis 18 ans, n�a nullement emp�ch� les d�mocrates de se r�unir, de se concerter ou de publier des communiqu�s. Ce sont eux qui se sont toujours montr�s incapables de faire �merger le plus petit commun d�nominateur sur quelque sujet que ce soit. Qu�on ne pr�tende pas, en tout cas, que le pouvoir cherche � diviser �le camp d�mocratique�. Il n�en a nul besoin : les �d�mocrates� s�en chargent eux-m�mes, et semble-t-il, avec force all�gresse. L��tat d�urgence n�a nullement emp�ch� l�ancien SG du FLN, Abdelhamid Mehri, de d�clarer, il y a trois mois, � l�occasion d�une r�union publique organis�e par le FFS, que �ceux qui ont pris le pouvoir en 1962 ont trahi l�esprit du 1er Novembre 1954� (accusation gravissime, s�il en est), alors que tout le monde sait que le pr�sident de la R�publique actuel �tait vis�, au m�me titre que A. Ben Bella et bien s�r l��tat-major g�n�ral de feu H. Boumedi�ne.
Des vertus de l�esprit de tol�rance
Si on a bien suivi S. Sadi, pour qu�il y ait d�bat � propos de son livre, il faut d�abord partager ses convictions, ses analyses et ses diagnostics successifs ; peu importe si nombre d�entre eux sont erron�s, font liti�re des pesanteurs de l�histoire, proposent une grille d�interpr�tation des �v�nements souvent fruste et r�ductrice. On se demande si le pr�sident du RCD a r�ellement conscience de mettre, l�, en application, l�esprit sectaire, d�ostracisme et d�excommunication qu�il reproche � ses adversaires de pratiquer � son endroit. On reste stup�fait par tant d�intol�rance et surtout par le recours aux proc�s d�intention qu�il instruit contre des personnes qu�il pr�tend ne pas conna�tre et m�me tout ignorer, tout comme du reste l�ancien pr�sident du HCE a eu l�ind�cence de commenter le r�cit de S. Sadi qu�il n�a pas lu. La R�volution alg�rienne, � l�instar de toutes les autres, a eu ses moments de gloire et ses �pisodes tragiques. Il est normal, qu�en l�absence d�archives authentiques, des �v�nements douloureux de notre pass� continuent d��tre l�objet de controverses et de d�bats passionn�s. Mais nous devons nous respecter les uns les autres, ce qui suppose le bannissement de tout paternalisme ou esprit de condescendance (travers dans lequel verse trop souvent le Dr Sadi), le proc�s d�intention ou plus encore la diabolisation du contradicteur. Si l�objectif vis� par S. Sadi est de faire conna�tre aux jeunes g�n�rations l�histoire de leur pays (et dans une large mesure son r�cit y contribue), il lui faudra non seulement renoncer � l�invective, aux proc�s d�intention, � l��tiquetage politique exp�ditif, mais aussi avoir la lucidit� de prendre acte de l��chec de l�action de l�opposition en Alg�rie (ce qui ne vaut, �videmment, pas blanc seing d�cern� au pouvoir).


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