Le «Petit Prince» demande audience au «Roi Leo» : Antoine Griezmann veut renverser Lionel Messi dans un choc royal entre le leader Barcelone et l'Atlético Madrid, son dauphin, pour la 27e journée du Championnat d'Espagne, cet après-midi (16h15), alors que le trône blaugrana semble vaciller. De onze points d'écart fin janvier à cinq longueurs avant cette rencontre au Camp Nou, l'avance du Barça (1er, 66 pts) sur l'«Atleti» (2e, 61 pts) a fondu comme neige au soleil d'Espagne. Et celle de Messi sur Griezmann en tête du classement des buteurs aussi : l'Argentin comptait treize buts d'avance sur le Français il y a un mois mais la star du Barça (23 buts) n'en compte plus que huit sur celle de l'«Atleti» (15 buts). Il faut dire que «Grizi» est dans une forme étincelante avec sept buts inscrits en deux matchs : un triplé à Séville (5-2) puis un quadruplé contre Leganés (4-0). Soit le premier quadruplé réussi par un Français dans l'histoire de la Liga, ce qui a permis à Griezmann de dépasser les 100 buts inscrits avec l'Atlético depuis 2014. «Ne vous habituez pas trop à ce que je mette trois ou quatre buts à chaque fois», a plaisanté l'intéressé mercredi au stade Metropolitano. Marquer, c'est une bonne habitude que Griezmann a repris depuis le début de l'année 2018 (13 buts en 13 apparitions), après un automne décevant: deux mois sans but entre septembre et novembre, et des sifflets nourris de son propre public pour avoir affiché ses envies d'ailleurs l'été dernier. «J'ai pu faire des erreurs» Tout l'inverse de l'ovation reçue mercredi au stade Metropolitano par Griezmann, qui profite du travail de sape réalisé en pointe par Diego Costa, qualifié depuis le 1er janvier. Et, les buts aidants, le petit attaquant paraît requinqué par l'affection retrouvée du peuple «rojiblanco». «J'essaye de donner du plaisir aux gens. J'ai pu faire des erreurs, mais je crois que sur le terrain je ne me trompe jamais», a-t-il souligné. Malgré cette réconciliation, son avenir reste en suspens. Le n°7 a prolongé l'été dernier jusqu'en 2022 avec l'Atlético mais sa clause libératoire, temporairement relevée à 200 M EUR, redescendra à 100 M EUR l'été prochain. Et la presse catalane n'a cessé de faire état de contacts entre le clan Griezmann et... le FC Barcelone. Au grand agacement de l'Atlético, qui a déposé plainte devant la Fifa, jugeant ces tractations de nature à fausser la Liga. «Je suis heureux ici, ma famille aussi et c'est le plus important», a dédramatisé le Français mercredi, se disant focalisé sur sa fin de saison et sur le Mondial-2018 avec les Bleus. Enfin un but au Camp Nou ? «Je suis impliqué, je veux prendre du plaisir en Europa League, en Liga et au Mondial. Je ne regarde pas au-delà. Et cela ne veut pas dire que je vais partir, parce que cela fait quatre ans que je dis la même chose», a souligné Griezmann. Cet après-midi, c'est l'opportunité pour lui de briller sur la mythique pelouse du Camp Nou. «Je n'y ai jamais marqué et j'ai très envie d'y fêter un but», a-t-il lancé. Son duel avec Messi s'annonce d'autant plus alléchant que le quintuple Ballon d'Or argentin est lui-même en grande forme: quatre buts en trois matchs, dont deux coups francs splendides contre Gérone (6-1) et Las Palmas (1-1). Mais malgré ces buts et ceux de Luis Suarez (20 en Liga), le Barça n'est pas au mieux en Liga : toujours invaincu, le club catalan vient d'enchaîner trois matchs nuls en cinq journées. Soit six points abandonnés en route et quelques doutes qui affleurent. Une victoire au Camp Nou, où l'équipe de Diego Simeone avait décroché le titre en 2014, ramènerait l'Atlético à seulement deux points, tandis qu'un succès catalan redonnerait huit points d'avance au Barça à 11 journées de la fin. Bref, la couronne d'Espagne est en jeu, avec les duos Messi-Suarez et Griezmann-Costa en faiseurs de rois.