La coordination des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires se félicite de la réhabilitation des professeurs Abdelmadjid Barkat et Salim Nafti, respectivement chef de service de gynécologie obstétrique du CHU de Constantine et chef de service pneumo-phtisiologie du CHU Mustapha-Pacha à Alger. Les deux professeurs ont été réhabilités sur décision du Conseil d'Etat. Dans un communiqué rendu public à l'issue de sa réunion tenue le 11 mars dernier, la coordination qui tenait à «remercier et à féliciter les magistrats du Conseil d'Etat d'avoir dit et prononcé le droit», n'a pas manqué de revenir sur la genèse de cette affaire. On y lit en effet que «la coordination rappelle les caractères arbitraires abusifs et illégaux de décisions initiées par l'ex-ministre de la Santé M. Abdelmalek Boudiaf, non seulement à l'encontre de ces deux collègues mais également à l'encontre de l'ensemble des professeurs chefs de service, d'octobre 2014 à nos jours». Cette coordination, constituée d'éminents professeurs en médecine, comme les professeurs Bessah, Brouri, Reggabi, Tidjiza et Zidouni, représente plusieurs collectifs du secteur. Entre autres, les professeurs et maîtres de conférences en sciences médicales, le Collectif des enseignants hospitalo-universitaire du centre, l'Association nationale des praticiens hospitalo-universitaires etc. Les rédacteurs du même communiqué sont par ailleurs affirmatifs : ces mesures de l'ancien ministre sont désastreuses pour leur secteur. «Maintenant que nous constatons le désastre auquel nous ont menés ces mesures, ne serait-il pas temps d'en évaluer les conséquences en toute objectivité au lieu de continuer à foncer, les yeux fermés, dans le mur». Ils citent la situation au Sud. «Les CHU et hôpitaux du Sud (Ouargla, Laghouat, Béchar) sont toujours sans enseignants de rang magistral hospitalo-universitaire (... ).» Aucun candidat n'ayant postulé à ces postes ouverts depuis des années, explique la coordination. Avant de préconiser des propositions de solutions. «Afin d'éviter que la famille universitaire ne revive ces situations d'abus d'autorité et de décisions arbitraires et intempestives, n'est-il pas temps pour les autorités en charge des deux secteurs, enseignement supérieur et santé, de mettre très vite en place les textes législatifs réglementaires relatifs au fonctionnement de la chefferie de service ? Sa durée, son évaluation, l'âge limite d'accès et de fin de fonction, l'accès étant le seul paramètre réglementé à ce jour». La coordination rappellera, enfin, que l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait pris un engagement, en date du 24 juillet 2016, relatif à la mise en place «d'un comité des sages» chargé de trouver des solutions à cette corporation spécifique. La coordination souhaite y prendre part directement et dénier à toute autre partie le droit de l'y représenter. R. N. La Coordination des Enseignants – Chercheurs Hospitalo-Universitaires COMMUNIQUE La Coordination des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires représentant : - les professeurs et maîtres de conférence en sciences médicales, - le Collectif des enseignants hospitalo-universitaires du Centre, - l'Association nationale des praticiens hospitalo-universitaires, - les représentants des anciens directeurs des Instituts nationaux d'enseignement supérieur en sciences médicales (INESSM) et anciens doyens des facultés de médecine, - ainsi que les anciens présidents du Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales, et syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales, réunie ce jour dimanche 11 mars 2018, prend acte et se félicite des deux arrêts du Conseil d'Etat du 11 janvier 2018 rétablissant dans leurs droits, leur dignité, leur honneur et leurs fonctions de chef de service hospitalo-universitaire, les professeurs Abdelmadjid BARKAT et Salim NAFTI, respectivement chef de service de gynécologie-obstétrique du CHU de Constantine et chef de service de pneumo-phtisiologie du CHUA (Mustapha). La Coordination remercie et félicite les magistrats du Conseil d'Etat d'avoir dit et prononcé le droit. La Coordination prend date pour l'annulation des deux décisions interministérielles Santé-Enseignement supérieur mettant fin aux fonctions de professeur chef de service hospitalo-universitaire, décisions portant sur des mesures irresponsables que nous avions fermement dénoncées. La Coordination rappelle les caractères arbitraires, abusifs et illégaux de décisions initiées par l'ex-ministre de la Santé M. A. Boudiaf, non seulement à l'encontre de ces deux collègues, mais également à l'encontre de l'ensemble des professeurs chefs de service d'octobre 2014 à ce jour. Sans vouloir revenir à la situation précédant la mise fin à leurs fonctions de chefs de service, les professeurs concernés par ces décisions considèrent comme leurs, les arrêts du Conseil d'Etat et se considèrent eux aussi rétablis dans leur honneur et leur dignité. Maintenant que nous constatons le désastre auquel nous ont menés ces mesures, ne serait-il pas temps d'en évaluer les conséquences en toute objectivité au lieu de continuer à foncer, les yeux fermés, dans le mur. Les CHU et hôpitaux du Sud (Ouargla, Laghouat, Bechar) sont toujours sans enseignants de rang magistral hospitalo-universitaire : aucun candidat n'a postulé pour ces postes ouverts depuis des années. Où sont ces milliers de candidats annoncés en grande pompe par certains dans la presse — écrite, parlée et télévisée — pour lesquels il fallait ouvrir au plus vite des postes de chefs de service ? N'est-ce pas la perte de l'autorité morale induite par tous ces changements, qui nous a menés à l'impasse que vit actuellement le secteur, et à laquelle plus personne n'est en mesure d'apporter des solutions à court ou moyen terme ; des réponses rassurantes, apaisante et satisfaisantes. Afin d'éviter que la famille universitaire ne revive ces situations d'abus d'autorité et de décisions arbitraires et intempestives, n'est-il pas temps pour les autorités en charge des deux secteurs, enseignement supérieur et santé, de mettre très vite en place les textes législatifs réglementaires relatifs au fonctionnement de la chefferie de service : sa durée, son évaluation, l'âge limite d'accès et de fin de fonction ; l'accès étant le seul paramètre réglementé à ce jour . La Coordination rappelle à cet effet les engagements pris par Monsieur le Premier Ministre sur son P-V du dimanche 24 juillet 2016 suite à la réunion la veille avec les membres du Collectif, à savoir la mise en place d'un comité des sages chargé : - de réfléchir sur les points afférents à la chefferie de service ci-dessus cités, - de proposer des solutions pour mettre fin à la discrimination constitutionnelles dont sont victimes ces mêmes professeurs chefs de service lorsqu'ils font valoir leur droit à la retraite après plus de 40 années de cotisations pour les uns, et près de 50 années de cotisation pour les autres, avec une pension de retraite égale à 55% de leurs traitements. A titre comparatif, il y a deux ans (novembre 2015), un décret a relevé le plafond de la retraite de la Casnos de 6 à 20 fois le Smig créant une discrimination entre les secteurs public et privé à l'encontre de nos collègues qui cotisent sur l'ensemble de leur salaire depuis toujours. Pour le bon fonctionnement du comité des sages et de la réflexion sur la levée de cette discrimination par la régularisation du plafonnement de la retraite à sa juste valeur, la Coordination considère que les organismes et personnes à l'origine de la situation actuelle ne peuvent se prévaloir d'aucune qualité pour venir défendre nos intérêts moraux et financiers au sein de ce comité, et souhaite participer directement et activement à ses travaux pour y exposer ses propositions. Enfin, la Coordination adresse ses plus sincères félicitations aux Pr Abdelmadjid BARKAT et Salim NAFTI pour leur combat mené avec succès pour leur propre dignité et celle de la famille hospitalo-universitaire, laquelle dignité a été combattue par ceux-là mêmes qui étaient censés la défendre. P/ la Coordination : Pr M. BESSAHA Pr M. BROURI Pr M. REGGABI Pr M. TEDJIZA Pr N. ZIDOUNI