Loin d�accepter les explications fournies par l�administration suite � la fermeture du local de la Maison des syndicats, le Syndicat autonome alg�rien de l'administration publique (Snapap) a d�cid� de contre-attaquer. Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - «Nous déposerons une plainte contre le ministère de l'Intérieur car le wali d'Alger ne peut décider à lui seul de la fermeture du local. Nous saisirons la justice nationale, même si nous n'y croyons pas beaucoup, ainsi que la justice internationale, surtout que l'Algérie a ratifié la Déclaration des Nations unies sur la défense des droits de l'homme, qui ne doivent pas être entravés », explique Rachid Malaoui, le président du Snapap. Rappelons que la Maison des syndicats devait abriter les travaux du 1er Forum syndical social maghrébin. Le Snapap a loué ce local pour cinq ans à un particulier, mais la wilaya d'Alger a décidé de le fermer. «Nous venons de louer une autre salle et le propriétaire est quelqu'un de dur. C'est un militant. Je défie le wali de le fermer encore !», souligne Rachid Malaoui, ajoutant que l'actuel propriétaire a été intimidé. «Il ne répond plus au téléphone. Il est terrorisé. S'il ne dépose pas une plainte contre le wali d'Alger, c'est nous qui porterons plainte contre lui», assure-t-il. Le président du Snapap explique que la décision de fermer le local est avant tout un acte politique . «Le Forum syndical social maghrébin est un espace d'expression permettant la rencontre de différentes organisations de la région. Nous souhaitons former un bloc social et être une force de proposition. Nos gouvernements devraient faire face à la crise mondiale au lieu de nous surveiller !», estime-t-il, soutenant que la réglementation algérienne est claire sur ces questions. «Le wali d'Alger ne connaît pas la loi. Lorsque le local est loué, le propriétaire n'en est plus responsable ! Et puis, le Snapap dispose d'un siège et n'a donc pas besoin d'une autorisation», précise- t-il. «De plus, il n'est pas possible d'exiger une autorisation alors que le siège de la Maison des syndicats est la propriété du Snapap», ajoute Rachid Malaoui. «C'est la loi ! L'autorisation est sollicitée quand il y a une démarche publique, une manière de garantir la sécurité de l'activité», insiste-t-il. Pour ledit syndicat, même l'état d'urgence en vigueur n'est pas une excuse. «La loi sur l'état d'urgence précise que l'activité syndicale n'est pas concernée par les mesures édictées», affirme Rachid Malaoui. Les explications de la Wilaya Suite aux articles parus dans la presse et à l'indignation des organisations internationales, la wilaya a décidé de réagir. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, la wilaya explique que «les services compétents de la réglementation générale n'ont, à aucun moment, reçu une demande émanant de quelque syndicat que ce soit pour l'organisation de cette réunion publique (le Forum syndical maghrébin) qui, faut-il le rappeler, est assujettie à une déclaration préalable et à la délivrance d'une autorisation». Le local dont il est question et qui est situé à Bachdjerrah, note le communiqué, est en fait «une propriété privée où s'exerçait illégalement une activité commerciale réglementée fermée depuis plus de sept mois par arrêté n° 2963 du 11 octobre 2009 pour trouble à la quiétude des riverains et exercice illégal d'activité de fêtes». Dans la journée, nous avons essayé de contacter la wilaya pour de plus amples infirmations, mais l'attaché de presse nous a indiqué qu'aucun responsable n'était disponible et que tous étaient en réunion.