La maison des syndicats, qui abrite les locaux de plusieurs syndicats autonomes et indépendants à Alger, a été caillassée samedi soir par une bande de jeunes délinquants sous le regard complice des policiers, dénonce Rachid Malaoui, le Président du Syndicat National Autonome des Personnels de l'Administration Publique (SNAPAP), contacté dimanche par elwatan.com. " Ces jeunes ont violemment agressé des chômeurs et des enseignants contractuels réunis à la maison des syndicats à Dar el Beida, pour organiser des marches pacifiques afin de revendiquer leurs droits", nous fait savoir le premier responsable du SNAPAP qui a adressé, dimanche, une lettre au Président de la République, pour dénoncer ces méthodes "dignes d'un dictateur comme Khadafi !", affirme Rachid Malaoui à elwatan.com. "Nous étions 230 personnes dont 150 hommes et 80 femmes réunis durant toute la nuit à la Maison des Syndicats. Nous étions en train de préparer les marches pacifiques que le collectif des chômeurs et des enseignants contractuels vont organiser ce dimanche à Alger. Mais, le pouvoir, pour nous terroriser, a recruté des jeunes voyous qui nous ont attaqués vers 22h30", confie encore le Président du SNAPAP qui dénonce une grave atteinte aux libertés syndicales. "Selon plusieurs témoignages que nous avons recueillis, ces jeunes délinquants ont été soutenus par les services de l'ordre qui leurs remettait les pierres à jeter aux fenêtres de la maison des syndicats, jusqu'à 2h du matin", s'indigne notre interlocuteur qui nous apprend, par ailleurs, que "des agents de la police dans des voitures banalisées, n'avaient pas arrêté de filmer les aller et venues des dans la maison des syndicats" ! Il est à souligner que le SNAPAP a décidé de saisir les instances internationales pour les informer de la gravité de "ce comportement qui réprime les libertés syndicales et libertés de réunion et des citoyens qui ne revendiquent que leur droit à une vie digne et à une démocratie", précise la lettre du SNAPAP adressée à Abdelaziz Bouteflika. Ainsi, le bureau international du travail (BIT), un organisme rattaché à l'ONU, la Confédération syndicale internationale, le conseil des droits de l'homme de l'ONU et de nombreuses autres ONG internationales ont été saisies par les militants du SNAPAP. Ces derniers ont déclaré à elwatan.com qu'ils ne déposeront aucune plainte à la justice Algérienne car "on ne lui fait aucunement confiance", font-ils remarquer en dernier lieu.