C'est connu, le printemps est la saison favorite des coups de froid sociaux. C'est le temps idéal pour la grogne, et va savoir pourquoi. Printemps de Prague. Printemps berbère. Printemps noir. Printemps arabes. Dès que les premiers bourgeons apparaissent, la colère sociale sort. Même si le début de ce printemps est plutôt glacial, la grogne, elle, est au rendez-vous. On le voit tous les jours. Les médecins, les enseignants, et les travailleurs de divers secteurs se réveillent à la défense de leurs droits en même temps que s'installe la saison des fleurs. Mais sans être défaitiste, on est tenté de citer la première phrase de La Colline oubliée de Mouloud Mammeri : «Chez nous, le printemps ne dure pas.» Et on peut même lui ajouter ceci, et la subvertir : et ce n'est d'ailleurs même plus un vrai printemps. Socialement parlant, bien sûr ! A. T. [email protected]