Dans l'après-midi d'hier, Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid, a préféré donner la parole à l'assistance, même si, dit-il, elle est peu représentative en raison de cette perte de confiance envers la classe politique. A une remarque sur «l'absence» de réaction du parti à s'exprimer sur des questions qui secouent la scène politique et sociale, l'intervenant dira que le choix stratégique et politique du parti ne convient pas au pouvoir. «On est dans une position d'opposition qu'ils estiment radicale». Un qualificatif qui n'effraye pas le parti de Jil Jadid dans la mesure où, dit-il, il ne s'agit pas d'une opposition négativiste. L'absence de réaction dont a parlé l'un des citoyens de la part du parti, qui semble invisible alors que, dira Soufiane Djilali, : «Si on fait le bilan des activités, elles sont riches. Notre absence, ce n'est pas l'absence d'activités mais celle de la répercussion médiatique. La télévision, toutes chaînes confondues publiques et privées qui appartiennent aux gens du pouvoir, on en est exclus. Jil Jadid est proscrit définitivement et même par beaucoup de journaux de la presse quotidienne, mais on sent qu'il y a pression sur eux.» Interpellé sur les positions du parti face à la grève des résidents, ainsi que sur les projets de loi de la santé, du travail, le président de Jil Jadid fait remarquer que beaucoup parmi les catégories professionnelles qui entrent dans un mouvement de grève refusent qu'un parti politique soit à leur côté et leur exprime son soutien. «Pensant que dans le cas contraire, le pouvoir n'accédera pas à leurs revendications et qu'ils subiront des pressions.» Ceci, dira l'intervenant, n'a pas empêché son parti de leur exprimer son soutien par sa présence et autres déclarations, encore une fois, dit-il, non relayés dans la presse. «Ce n'est pas faute de ne pas avoir pris des positions malgré le refus en général, et la mauvaise presse entre le contact du politique et les syndicats, car malgré cela, nous sommes sortis sur le terrain.» Réagissant aux propos du Premier ministre qui appelait à sortir des débats des salons, Soufiane Djilali dira : «C'est Ouyahia qui ne sort pas de son salon, quand est-ce qu'il est allé au contact du peuple ?». La vision du parti est de construire un Etat de droit en mettant en place des sociétés fortes et légitimes, «il faut que le citoyen sache qu'il a des actions dans ce pays. Ce n'est plus notre pays, c'est le pays des autres, nous, nous ne sommes que des passagers». Pour Soufiane Djilali, si on comprend mieux d'où vient ce disfonctionnement dans notre société, on pourrait résoudre beaucoup de problèmes. «S'il n'y pas de prise de conscience et qu'une élite réagisse, on va vers notre perte et on recréera à nouveau un Sellal, un Ouyahia et un Bouteflika et celui qui accède au pouvoir, ne voudra plus le lâcher.» A. B.