Le rapprochement entre le RND et le FCE a pour objectif d'attirer l'argent des hommes d'affaires qui y sont affiliés, à leur tête Ali Haddad, pour le besoin de la campagne électorale d'Ouyahia, a affirmé Soufiane Djilali. Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali prête à Ahmed Ouyahia l'ambition de succéder à Abdelaziz Bouteflika à la tête de l'Etat, non sans l'accuser au passage d'encourager la corruption, l'argent sale et la "chkara" qui, dit-il, ont proliféré déjà à l'époque où il était chef de gouvernement. "À travers ses positions affichées ces derniers temps, Ouyahia se prépare clairement pour succéder à Bouteflika", a, en effet, tranché le chef de Jil Jadid lors d'une conférence de presse animée, hier, au lendemain d'une session ordinaire du conseil national du parti, tenue samedi dernier. L'ambition d'Ouyahia, juge-t-il, se décline clairement à travers ses positions exprimées lors de ses récentes sorties. Il cite notamment ses critiques récurrentes à l'adresse du Premier ministre Abdelmalek Sellal, mais aussi et surtout le soutien apporté au président du FCE, Ali Haddad, au moment où ce dernier semblait être lâché par le gouvernement suite au "couac" du Forum africain d'investissements et d'affaires. Soufiane Djilali a voulu aussi pour preuve le conflit qui opposait Ouyahia à l'ex-secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, dont la mise à l'écart, croit-il savoir, en serait liée. Pour Soufiane Djilali, le rapprochement entre le RND et le FCE n'a d'objectif que celui d'attirer l'argent des hommes d'affaires qui y sont affiliés, à leur tête Ali Haddad, pour le besoin de la campagne électorale d'Ouyahia. Poursuivant sa charge, le président de Jil Jadid ajoute qu'Ouyahia avait lui-même reconnu la pollution de la scène politique par l'argent sale en confirmant, lors des dernières sénatoriales, l'achat de sièges à coups de milliards. Le président de Jil Jadid ne manque pas de rappeler l'implication d'Abdeslam Bouchouareb, ministre du RND d'Ouyahia, dans le scandale des Panama Papers, mais qui n'a pour autant jamais été inquiété. L'autre cible de Soufiane Djilali est le vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, à qui il reproche son allégeance à Bouteflika qu'il renouvelle à chacune de ses dernières sorties médiatiques et ses rappels de ce que l'institution militaire agit dans le cadre de la Constitution. "Mais pourquoi M. Gaïd Salah s'efforce-t-il de nous rappeler chaque fois que l'armée est fidèle au Président et à la Constitution ? Qui a dit que l'armée n'obéit pas au cadre constitutionnel ?" s'interroge Soufiane Djilali pour qui les contradictions au sommet de l'Etat sont devenues manifestes ces derniers temps, dès lors que le Président est "absent". "Aujourd'hui, Bouteflika n'a aucune capacité à diriger le pays." Ce qui justifie, selon lui, les chamailleries et les contradictions actuelles entre des ministres en exercice. Revenant, par ailleurs, sur le boycott des prochaines législatives, une décision entérinée par le CN du parti, Soufiane Djilali explique que cette décision est motivée par le refus de son parti de cautionner le jeu du système qui a choisi de perpétuer la pratique de la fraude pour rester au pouvoir. Ceci, quand bien même il est conscient que le fait de ne pas aller à ces élections pourrait s'avérer pénalisant pour son parti. Farid Abdeladim