A peine lanc�, voil� que le d�bat sur la r�vision des RPA (r�gles parasismiques alg�riennes) soul�ve la controverse. Pour le professeur Abdelkrim Chelghoum, sp�cialiste des questions parasismiques, l�administration alg�rienne, par le biais du minist�re, aborde le probl�me de mani�re archa�que. Il estime que sa m�thode, superficielle, d�bouchera immanquablement sur les m�mes insuffisances, voire les m�mes erreurs du pass�. Selon lui, l��laboration des RPA rel�ve de la science et de la comp�tence d�experts ind�pendants. Rencontr� � la journ�e d��tude organis�e � Boumerd�s par le minist�re de l�Habitat et de l�Urbanisme, o� il est venu �couter les acteurs impliqu�s dans les secteurs des �tudes et de la construction, qui ont livr� leurs appr�ciations sur la r�vision des RPA, le professeur Chelghoum nous a fait part de son d�sappointement quant � la d�marche retenue par le minist�re sur la question de la nouvelle r�glementation en mati�re de normes parasismiques dans le secteur de la construction. �Notre pays refait les m�mes erreurs du pass�, en voulant mettre � jour une r�glementation erron�e � la base. Cette r�glementation a �t� copi�e et plagi�e�, estime-t-il. Selon lui, en 1980, � la suite de la catastrophe d�El-Asnam (Chlef), on s�est aper�u que les normes (AS55) �dict�es par les techniciens fran�ais, r�vis�es en 1969 (RS69), n��taient pas bien appliqu�es. �Par la suite, l�organisme de Contr�le technique de construction � l�OCTC �, a �t� charg� de l��laboration de nouvelles r�gles. Or ce n��tait ni ses pr�rogatives, ni sa mission. Dans cette affaire, cette instance �tatique est juge et partie�, explique-t-il, pr�cisant que l��laboration de normes parasismiques rel�ve de la comp�tence de scientifiques ind�pendants. Pis, il affirme que les RPA de 1981 ont �t� �labor�es sur la base de �petits constats� � �tudes zonales d�activit�s sismiques � et d�une cartographie parasismique �grossi�re et approximative�. Pour lui, une bonne cartographie est essentielle pour la d�limitation des zones d�activit�s sismiques. �La surprise de 2003 a conduit au chaos et la mise � jour des RPA effectu�e est inappropri�e. La solution, c�est l�application de l�Eurocode 8, pris en compte par la Tunisie et le Maroc. Cet Eurocode a �t� �labor� avec l�aide de milliers de chercheurs et d�experts de haut niveau, ainsi que le concours de centaines de laboratoires parasismiques que, malheureusement, nous n�avons pas�, fait-il remarquer. Pour notre vis-�-vis, la mise en �uvre de RPA typiquement alg�riennes n�cessite un travail scientifique de longue haleine. Appuyant ses propos, il cite le cas du Japon : �Apr�s le s�isme de Kobe qui a fait des milliers de victimes au Japon, pays pourtant bien outill� en mati�re d�activit� sismique, pour changer un seul param�tre de leur code qui est pourtant complet, les autorit�s ont mobilis� un millier d�experts pendant trois ans. C�est vous dire l�importance et la sensibilit� de ce domaine de la sismographie, qui engage la s�curit� du pays.� Pour le professeur Abdelkrim Chelghoum, l��laboration de RPA doit inclure les acteurs politique, �conomique, s�curitaire et surtout technique, et ce pour parvenir � un consensus. �L�acteur �conomique exigera, par exemple, des recherches pour des structures intelligentes et moins co�teuses en mati�re de risque, afin de faire face aux mouvements parasismiques sans trop de d�g�ts et de d�penses�, explique-t-il. �N�oublions pas que notre pays est vuln�rable dans tous les domaines, et qu�il convient donc de mettre en place une r�glementation qui prenne en charge les risques r�els�, rappelle-t-il. �La pr�vention des catastrophes, qu�elles soient sismiques ou autres, rel�ve d�experts ind�pendants. L�administration doit passer par ces derniers pour la mise en application des normes. Malheureusement, dans notre pays, c�est avec le traditionnel et la pens�e fig�e que l�on veut aller de l�avant�, assure-t-il Questionn�, quant � lui, au sujet de cette controverse, le ministre de l�Habitat et de l�Urbanisme, Noureddine Moussa a affirm� que �la r�glementation est du domaine de l�Etat qui en est le seul responsable avec, bien entendu, l�apport des scientifiques�. Et de demander que ceux qui contestent la d�marche de son d�partement fassent des propositions. �En mati�re de recherche, notre pays est bien outill�. Il a acquis des instruments modernes�, a-t-il assur�. Pour le ministre, le CGS et le CNERIB sont en mesure d�accomplir cette t�che de mise � jour des normes parasismiques. Pour preuve, argue-t-il, �l�Alg�rie a �t� choisie par les pays arabes pour abriter le si�ge du Centre arabe de pr�vention contre les s�ismes, projet auquel six pays ont d�ores et d�j� adh�r�.