Tout auréolé de sa reconduction à la tête du MSP, Abderezzak Makri affirme s'atteler désormais à la consécration d'un consensus national. M. Kebci - Alger (le Soir) - Un chantier sur lequel le doyen des partis de l'opposition s'est mis dès l'automne 2014 avant de se heurter au refus net des partis de l'opposition et de ceux du pouvoir. Un échec qui ne semble pas dissuader pour autant Makri qui fait part de «contacts» à entamer incessamment avec tous les acteurs politiques qu'ils soient du pouvoir ou de l'opposition. S'exprimant, hier mercredi à l'occasion d'une conférence de presse consacrée à la présentation des résultats du 7e congrès extraordinaire du parti, Makri a estimé qu'il ne s'agira pas de reprendre l'expérience de la défunte CLTD (coordination des libertés et de la transition démocratique), une expérience réussie, selon lui, pour avoir pu pour la première fois, réuni les partis de l'opposition autour d'une plateforme politique commune avec des objectifs clairs», a-t-il expliqué. Un consensus qui ne peut se matérialiser sans le pouvoir dont les partis seront «approchés». Une démarche «sérieuse», tient à signifier Makri, qui «ne relève point d'une tactique ou d'un jeu politicien», promettant ne pas se contenter du rôle de «spectateur» lors des prochaines élections présidentielles prévues dans moins d'une année. Un rendez-vous politique majeur à propos duquel le président du MSP dit être «concerné» et sur lequel le conseil consultatif national devra «trancher en temps opportun». Abordant un probable changement de camp du mouvement à l'issue du 7e congrès extraordinaire tenu le week-end dernier, congrès qui l'a vu reconduit pour un second mandat de suite à la tête du MSP, Makri a tenu à apporter bien de précisions. «Nous avons une vision beaucoup plus globale. L'approche de la participation au gouvernement ou non, constitue une partie de la vision politique et de la façon de faire de la politique qui n'est pas très importante», a-t-il déclaré, précisant encore que «l'instance qui évalue et qui prend ce genre de décision est le Majliss echoura comme c'était le cas auparavant. Rien n'a changé. En 2012, on est sorti du gouvernement par une décision du Majliss echoura. En 2017, l'instance qui a refusé de participer au gouvernement lorsqu'on a été appelé à le faire est le Majliss echoura». Interrogé sur les bilans des quatre mandatures du président de la république, le président du MSP a estimé que ces derniers étaient loin d'être positifs comme présentés par leurs promoteurs, la direction du FLN et le gouvernement. «Le pays n'a pas atteint les objectifs d'autosuffisance alimentaire, encore moins réduit sa dépendance des hydrocarbures puisque», a-t-il affirmé, se fiant aux statistiques de l'ONS et des rapports de la banque d'Algérie selon lesquels le pays demeure toujours dépendant des hydrocarbures à 95%, 70% des travailleurs payés à 70% par l'argent du gaz et du pétrole». A cela, Makri ajoute que le pays importe 80% du lait, de céréales, des huiles et des sucreries». S'il avoue que des infrastructures grandioses ont été réalisées, elles sont, selon lui, loin des 1 000 milliards de dollars investis, mettant le doigt sur le fléau de la «corruption» qui a accompagné ces quatre mandatures. M. K.