Les imams menacent de faire grève. Alléluia ! Merci mon Dieu ! Maintenant, je... ... crois en toi ! Dans la foulée, parce que cette histoire d'imams grévistes est encore chaude, il faut que j'exprime ici même ma position officielle. C'est une question trop importante pour que je fasse semblant de regarder ailleurs qu'en direction des minarets de ma bourgade et de la Principauté tout entière. SOLIDAIRE ! Voilà, je ne peux pas le dire et l'écrire avec plus de majuscules que cela. Ah ! Mais attention ! Il ne s'agit pas de cette solidarité facebookienne, facile, qui ne mange pas de pain et qui se déclame au nombre de «j'aime». Abadan ! Je veux avoir la solidarité active dans c't'affaire ! D'abord en m'adressant à la justice. Solennellement, je rappelle au garde des Sceaux que jusqu'ici, lorsque les magistrats déclaraient une grève illégale, je m'abstenais de faire des commentaires, estimant, en bon légaliste que je suis, qu'une décision de justice ne doit pas être discutée. Mais là, j'ai des circonstances atténuantes, votre honneur ! La justice ne s'est pas encore prononcée. Et dans cet intervalle sûrement court, j'anticipe, je prends les devants, je prends de l'avance : messieurs les juges, Allah yarham babakoum, yemakoum et l'ensemble de votre honorable famille, ne déclarez surtout pas la grève des imams illégale. Ça me fendrait le cœur. Et les oreilles, ensuite ! Comment travailler dans ces conditions, avec des oreilles fendues, esquintées, lorsqu'on fait œuvre professionnelle comme moi de «tayabet el hammam», de cancanier rémunéré, de «wakkab appointé» ? Impensable ! De toutes les manières, même illégale, que mes Frères imams trouvent ici l'expression de mon soutien indéfectible. Après el fadjr, bien sûr. On peut imaginer toute une... batterie de mesures de soutien à ce débrayage historique. Des collectes. Des sit-in devant le ministère du culte... après le f'tour, évidemment. Ou encore sceller les portes des mosquées afin d'en empêcher l'accès, comme cela se fait le plus normalement du monde le reste du temps pour les APC, les daïras et les autres édifices qui font croire n'importe quoi aux administrés ! On peut tout envisager en la matière. Dès qu'il s'agit d'un combat noble, d'une cause aussi juste que celle-là, mon imagination devient étonnamment débordante, aérienne de créativité, céleste, voire divine ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.