Le géant de la recherche en ligne Google est sous le coup d'une enquête en Australie après un rapport l'accusant de collecter les données des utilisateurs de smartphones Android. Un rapport de la société Oracle, accusant Google de collecter les données des utilisateurs Android, adressé à la Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC), a mis le géant de la recherche sur internet sous enquête en Australie. Les informations fournies par Oracle au régulateur australien font état de collecte «d'informations détaillées» y compris concernant les déplacements des usagers, selon la presse australienne qui rapporte les détails de cette affaire. A l'origine de cette affaire, une «enquête sur les plateformes numériques» lancée le 4 décembre 2017 par l'ACCC (acronyme de : Australian Competition and Consumer Commission) dont l'objet est d'examiner «l'effet que les moteurs de recherche numériques, les plateformes de médias sociaux et d'autres plateformes d'agrégation de contenu numérique ont sur la concurrence dans les marchés des médias et des services de publicité», indique le régulateur sur son site. «En particulier, l'enquête se penchera sur l'impact des plateformes numériques sur la fourniture d'informations et de contenu journalistique, et sur leurs implications pour les créateurs de contenus médiatiques, les annonceurs et les consommateurs», explique l'ACCC. L'enquête a été ouverte, le 26 février 2018, à l'intention de toute entité ou entreprise pouvant apporter des réponses à «différentes problématiques» auxquelles «s'intéresse l'ACCC». Il s'agit, selon le document «Issues Paper» d'évaluer : «la puissance commerciale des plateformes numériques», «les implications des plateformes numériques pour les créateurs de contenu multimédia, les annonceurs et les consommateurs», les «tendances à plus long terme dans les marchés des médias et des services de publicité» et «l'efficacité de la réglementation existante et les propositions de changement». «Les soumissions étaient attendues le 3 avril 2018», indique la Commission. Dans le cadre de son enquête sur les plateformes numériques, l'ACCC a reçu près de soixante contributions, y compris de la part de Google, Twitter, et Facebook, mais également d'annonceurs, de consommateurs, de plateformes numériques, de journalistes et d'organisations médiatiques. Cependant, le régulateur affirme avoir également reçu des informations capitales de la part d'une autre société américaine. Il s'agit de Oracle, le spécialiste des logiciels de base de données, de messagerie électronique, de virtualisation et de solutions Java. L'ACCC affirme «prendre en considération les informations fournies (par Oracle, ndlr) sur les services Google» et qu'il «explorait à quel niveau les consommateurs étaient informés sur l'utilisation des données de localisation» et qu'il «travaillait en étroite collaboration avec le commissaire à la protection de la vie privée». Google vous espionne avec votre «consentement» Selon les informations fournies par Oracle au régulateur Australien, les smartphones Android envoient des données détaillées sur les utilisateurs. Parmi ces données : les recherches sur internet, et ce que les usagers visualisent notamment sur Youtube, mais également leurs positions précises même si la localisation est désactivée, et qu'aucune carte SIM ou application n'est installée sur les smartphones. The Guardian rapporte que «Google a mappé les adresses IP, les points de connexion Wi-Fi et les tours mobiles (des opérateurs, ndlr), ce qui lui permet de savoir où un périphérique se connecte ou tente de se connecter sans utiliser le service de localisation du téléphone». Selon le journal britannique, Google «a fait valoir que le suivi des données est effectué avec la permission des utilisateurs de téléphone», dont la politique de confidentialité permet d'exploiter ces données. Le commissaire australien à la protection de la vie privée a déclaré au journal The Guardian que les utilisateurs devaient savoir que le cœur du modèle commercial de compagnies comme Google et Facebook «était la vente de services à des fins publicitaires». «Ils sont tous les deux extrêmement bons à manipuler la loi et ils utilisent ces légalités», a-t-il dit au quotidien britannique, expliquant que «leur approche initiale est d'ignorer toute violation potentielle de la vie privée et, comme nous l'avons vu maintenant, lorsque les gens remarquent, leur approche est de demander pardon». A. Z.