On achète d'abord et on réfléchit après ! Dans les marchés, les épiceries et les magasins, tout ce qui se mange se vend comme des petits pains. Depuis le début du ramadhan, la nourriture non spirituelle, dans les pensées, les motivations et les discussions, a la part du lion. Se fiant à sa bonne étoile, l'astrophysicien a lancé un pavé dans la mare : les Algériens, sans le savoir, font du jeûne supplémentaire. Les intéressés lui ont répondu qu'on n'est pas dans une auberge espagnole et que les questions de religion, c'est une affaire de théologiens. Depuis le début du mois de Ramadhan, tous les conflits de société tournent autour du jeûne, matériel, non spirituel. Jeûneurs et non-jeûneurs jouent à une version locale de «Harpagon volé». «Au non-jeûneur ! Au mécréant ! Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? N'est-il point là ? N'est-il point ici ? Arrête. Je t'ai attrapé coquin... (il se prend lui-même le bras). Ah ! c'est moi. Mon esprit est troublé, et j'ignore où je suis, qui je suis et ce que je fais, car moi je suis en train de jeûner. Allons vite, des commissaires, des policiers, des juges, des potences et des bourreaux. Je veux faire pendre tous les non-jeûneurs ; et si je n'en trouve pas, je me pendrai moi-même après.» Des non-jeûneurs, une loupe à la main, parcourent les médias à la recherche d'une «bonne nouvelle» sur des gens qui «mangent le ramadhan» en pays musulman. «Avec une salive asséchée» (be erriq ennachef), d'autres cherchent une fake news parlant de l'agression d'un non-jeûneur «par une foule de musulmans». Pendant le Ramadhan, l'esprit devrait s'intéresser à des œuvres comme la Commedia de Dante. Certains préfèrent les «opéras bouffe» ! K. B. [email protected]