Riyad, épaulée par Washington et Moscou, a fini par trouver un compromis au forceps avec Téhéran, hostile à toute hausse marquée, autour d'un accord portant sur une augmentation de l'offre de près d'un million de barils/jour. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Un compromis qui relevait presque de l'improbable avant la tenue, avant-hier vendredi de la 174e conférence ministérielle de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à Vienne, la capitale autrichienne. Et cet accord est, selon notre ministre de l'Energie, «satisfaisant puisqu'il agrémente tous les membres de l'Opep et sauvegarde, à la fois, les intérêts des consommateurs et ceux des producteurs». Pour son homologue saoudien, cette augmentation «contribuera de façon significative à répondre à la demande supplémentaire que nous prévoyons au second semestre». Cependant, cet accord de hausse mondiale de production que l'Opep devait valider hier avec ses partenaires, est jugé «vague» et «timide» pour peser significativement sur les cours. Et pour cause, cette augmentation intervenue dans un contexte de hausse des prix et de tensions potentielles sur le marché pétrolier consécutivement à l'accord d'Alger fin décembre 2016, a eu pour effet immédiat de faire bondir les cours de l'or noir. C'est ainsi qu'à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé à 75,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,50 dollars ou 3,4% par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour la même échéance, a progressé de 3,04 dollars ou 4,6% pour terminer à 68,58 dollars. Des cours qui sont, au demeur ant, loin de ceux du mois de mai écoulé, frôlant les 80 dollars pour le Brent et de 72 dollars pour le WTI. Par ailleurs, la Coface (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur) prévoit une moyenne de 75 dollars du prix du pétrole en 2018. Correspondant à une hausse de prix de 30% par rapport à son prix moyen en 2017 (54,79 dollars), un tel niveau de prix permettrait à bon nombre des exportateurs des pays du Golfe (Irak, Koweït, EAU, Oman, Qatar) et d'Asie centrale (Azerbaïdjan, Kazakhstan, Turkménistan et Ouzbékistan) d'atteindre, ou du moins de «se rapprocher, de l'équilibre fiscal et extérieur», explique cet organisme dans son «Baromètre risques pays et sectoriels trimestriel» publié, hier. Elle a indiqué qu'en progression de près de 20% depuis le début l'année 2018 et de plus de 75% depuis qu'ils ont atteint un point bas de 45 dollars en 2017, les cours du pétrole brut Brent ont, en mai écoulé, dépassé les 80 dollars, leur niveau le plus haut depuis la fin 2014. Une hausse des prix correspond à un rééquilibrage des fondamentaux sur le marché pétrolier, mais aussi à une montée du risque géopolitique au sein des pays producteurs de pétrole. M. K.