Albert Camus, l�exigeant, l�ind�cis, l�artiste d�tach�, l��pris de Tipasa, l�homme pris de vertige envers ce monde si beau, l�homme qui se d�finissait comme �tant un rayon de lumi�re au milieu de la mis�re, �tait au centre de la conf�rence donn�e par St�phane Babey, journaliste et essayiste fran�ais, qui a �crit, � la demande de son �diteur � l�occasion du 50e anniversaire de la mort de Camus, un ouvrage intitul� �Camus, une passion alg�rienne �. La rencontre litt�raire a eu lieu au CCF d�Annaba samedi 8 mai. Cet ouvrage d�di� � Camus s��loigne de la critique litt�raire consacr�e au style d��criture d�un grand �crivain du XXe si�cle, pour se rapprocher d�une vision personnelle port�e � un homme partag� entre deux cultures ; un homme qui, malgr� les tourments et les troubles v�cus dans un �silence de deuil� a pu inscrire son nom en lettres d�or dans la litt�rature contemporaine. Camus refl�tait ses �tats d��me dans ses ouvrages : pourquoi, par exemple, Robert, personnage de la Peste, qui tout au long du roman faisait tout pour quitter cette ville infect�e par la peste, ne l�avait pas abandonn�e quand il le pouvait ? Cette question, Camus l�avait v�cue � Oran, dans cette ville o� il a pens�, � de nombreuses reprises, mettre fin � ses jours. Et dans son roman l�Etranger, est-ce que la chaleur alg�rienne peut conduire Meursault � commettre un crime ? Camus �tait �pris par la beaut� de l�Alg�rie et son climat exquis, ses deux passions �taient bien l�Alg�rie et l��criture. Le conf�rencier parla de Camus comme d�une affaire personnelle ; il le compare � Saint-Augustin dans sa mani�re de contempler ce beau pays et de n�esp�rer que paix pour toute cette splendeur ; il justifie la singularit� de l��crivain vis-�-vis de la question de l�ind�pendance alg�rienne et nous am�ne � penser que celui-ci �tait tel un enfant qui voyait ses parents divorcer. C��tait l�, le point noir qu�a laiss� Camus, c��tait un �crivain et un journaliste, et en �tant les deux, il n�a jamais affich� une position claire et nette par rapport � l�ind�pendance de l�Alg�rie. Il n�avait pas assez de r�solution pour choisir un camp et �tre s�r de ne pas vivre le regret � travers les �v�nements futurs. C�est cette ind�cision qu�ont �voqu�e les intervenants lors de cette rencontre. Camus �tait convaincu par sa �singularit� �. D�ailleurs, � �la responsabilit� de l�auteur�, de Jean-Paul Sartre, il r�pond par �la singularit� de l�auteur�. Pour ce natif de Mondovi (aujourd�hui, Dr�an) la morale reste � jamais un dilemme, une br�lure, quelque chose d�absurde�