Le 25e Sommet France-Afrique, qui s�ouvrira demain � Nice et se poursuivra jusqu�au 1er juin, marquera-t-il enfin la rupture avec la traditionnelle Fran�afrique pr�n�e par Sarkozy dans ses discours de campagne et sit�t contredite par ses actions, depuis qu�il est � la t�te de l�Etat, cela fait d�j� trois ans ? De notre bureau de Paris, Khedidja Baba-Ahmed C�est justement cette distorsion flagrante entre discours et pratique de la part de l�ancien colonisateur � qui interroge � que se pr�parent � d�noncer de nombreuses associations et ONG � Nice, � travers des conf�rences qui se tiendront en parall�le au Sommet. Ceux qui pourraient susciter r�ellement un changement de cap de la relation France- Afrique, ce sont assur�ment les chefs d�Etat africains, du moins ceux qui refusent cette relation faite de paternalisme, de r�seaux, de clans et de chasses gard�es. Quels discours seront port�s justement, et par qui ? Quelle port�e auront ces discours et quelle pression pourront-ils exercer pour qu�enfin les dirigeants fran�ais, � leur t�te Sarkozy, admettent que les Africains qui ont arrach� leur ind�pendance attendent une autre politique de la France vis-�-vis de leur continent. Il faut esp�rer que la pr�sence annonc�e, vendredi dernier, du pr�sident Bouteflika au sommet de Nice augure un discours critique sur la mani�re dont le continent africain a �t� jusqu�� pr�sent trait�, sur le retour �trange et inexpliqu� sur de soi-disant �bienfaits de la colonisation�, locution banalis�e aujourd�hui en terre fran�aise. Que le pr�sident alg�rien se soit d�cid� finalement � prendre part � ce Sommet traduit sans aucun doute le d�sir, de part et d�autre, que la relation bilat�rale Alg�rie-France reprenne. Celle-ci ne peut cependant occulter les points forts de discorde que sont la volont� �lys�enne de reconstruire une image politique de la colonisation, particuli�rement celle ayant s�vi en Alg�rie, les attaques en r�gle contre notre pays par la majorit� fran�aise actuellement au pouvoir, jusqu�� s�immiscer dans nos propres affaires (voir les d�clarations de Kouchner sur les dirigeants alg�riens actuels) et, plus globalement, la politique d�immigration qui tend � ignorer les accords affectant au couple France- Alg�rie une relation particuli�re inh�rente � une histoire commune de pr�s d�un si�cle et demi. Mais outre la relation bilat�rale, la pr�sence alg�rienne � un tr�s haut niveau au sommet de Nice, eu �gard aux responsabilit�s et � la place de l�Alg�rie dans le continent africain, � l�UE et au Nepad, pourrait aussi conduire � se d�marquer par un positionnement clair sur les nombreux th�mes politiques et �conomiques � l�ordre du jour du sommet. Il s�agira de �la place de l�Afrique dans la gouvernance mondiale� alors que le continent, qui compte 28 �tats membres des Nations unies pour seulement 4 % du PIB mondial, reste un acteur marginal de cette gouvernance. Il sera �galement question de �la r�forme du Conseil de s�curit� des Nations unies dans l�int�r�t de l�Afrique� et d��une meilleure association de l�Afrique aux travaux du G8 et du G20�. �Comment renforcer ensemble la paix et la s�curit� � constituera l�autre point de la rencontre, en focalisant sur �le soutien pouvant �tre apport� au syst�me africain de s�curit�. Pour rappel, malgr� les discours fran�ais de rupture, l�Arm�e fran�aise demeure omnipr�sente dans de nombreuses anciennes colonies fran�aises. Va-t-on, au nom de la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et la piraterie, renforcer encore cette pr�sence militaire ? L��cologie n�est pas en reste. �Climat et d�veloppement �, ou comment concilier les exigences de la lutte contre le changement climatique et contre la pauvret� et la s�curit� alimentaire, constituera le dernier point � examiner en pl�ni�re. Quant aux ateliers qui seront pr�sid�s par les ministres, ils seront consacr�s aux recommandations des op�rateurs �conomiques fran�ais � leurs homologues africains, notamment sur : �Comment aider les Etats africains � renforcer leurs dispositifs juridiques pour favoriser les affaires ?�, �Comment faciliter l�acc�s des entreprises aux financements ?�, �Comment construire et renforcer la comp�titivit� des entreprises africaines ?�, �Quel r�le pour la formation professionnelle ?�, �Quelles ressources d��nergie pour l�Afrique de demain ?�, �Comment mobiliser les migrants pour la cr�ation d�entreprise et l�investissement en Afrique ?�. En d�autres termes et plus globalement, comment, par la formation, perp�tuer la pr�sence �conomique fran�aise en Afrique, encourager dans ce continent le d�veloppement des �nergies renouvelables qui, pour l�heure, sont d�un co�t tr�s �lev�, et favoriser le retour des immigr�s africains chez eux en les encourageant � cr�er des microentreprises ? Mais le glas de la Fran�afrique ne sonnera s�rement pas � Nice. A moins que�