La grande famille du sérail met entre parenthèses ses différends ou supposés comme tels pour mettre le cap sur l'essentiel : le cinquième mandat présidentiel pour Abdelaziz Bouteflika. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ils se retrouvent et multiplient les rencontres de concertations pour supplier le Président en exercice à consentir un sacrifice pour continuer son œuvre. Ceci tout en rencontrant des partis prônant d'autres démarches politiques, mais juste pour enfoncer ces derniers et mettre un peu plus en valeur leur option. Du FLN au RND, en passant par TAJ, ANR et même Karama et autres organisations de masse, tout ce beau monde commence à chauffer le bendir et préparerait même un grand rassemblement lors duquel, ensemble, ils demanderont au Président de rempiler pour un cinquième mandat de suite. Une sorte de démonstration de force à laquelle risque de manquer un élément : le MPA dont personne ne peut douter du soutien au président de la République puisque son chef a été dans les staffs de campagne en 2004, 2009 et 2014. C'est que, cette fois-ci, Amara Benyounès préfère temporiser, lui qui soutient sa démarche attentiste que d'aucuns trouvent bizarre, en se défendant de concourir dans ce qu'il appelle «une course de soutien» «Nous ne sommes pas dans cette logique de course au soutien. Ce n'est pas notre option. Nous n'avions pas appelé, faut-il le rappeler, ni au deuxième mandat, ni au troisième mandat et ni au quatrième mandat», précisait-il tout récemment le Président du MPA qui dit s'interdire de «forcer la main» au Président «à se représenter pour un autre mandat comme personne n'a le droit de l'empêcher ou de lui interdire de se porter candidat, en dehors du Conseil constitutionnel, seul habilité à valider ou invalider les candidatures». Une pique on ne peut plus claire à ses pairs de l'allégeance, notamment le FLN, qui, depuis des mois, sollicitent Bouteflika à candidater de nouveau. Pour Benyounès qui, soit dit en passant, rappelle avoir été «le premier politique à exprimer mon soutien au Président lors de sa première maladie, ce qui m'a été reproché à cette époque et que l'on continue d'ailleurs de me reprocher jusqu'à maintenant», «on doit laisser le Président se décider dans toute son intimité la plus profonde et en toute âme et conscience à l'endroit de la prochaine élection présidentielle». L'ancien ministre dit préférer attendre d'avoir le «maximum d'informations» qui serviront de base aux membres du conseil national du parti à qui, précise-t-il, revient la prérogative d'arrêter la position à l'égard de la prochaine élection présidentielle. Ce qui suppose que la question du 5e mandat n'est pas aussi tranchée comme le soutenait, il n'y a pas longtemps, le président du MSP qui croit déceler une reprise en main des affaires par la grande muette avant que cette dernière ne lui réplique sèchement. D'où, estime-t-on, la colère noire du secrétaire général du FLN suite à la rencontre Benyounès-Makri, allant jusqu'à accuser le président du MPA de «traîtrise». Suite à quoi, ce dernier lui a répliqué vertement, l'accusant même de «porter préjudice» au président de la République. M. K.