Quand peut-on parler d'une reconversion pour un parkingueur ? Lorsqu'il se transforme en... ... Rémouleur pour l'Aïd ! Ne me dites pas ! Dans ma chienne de vie, je suis allé plein de fois au cirque. Certes, majoritairement à l'étranger, mais ici aussi, la dernière remontant à quelques années déjà, avec le retour du cirque Amar sur la terre de son créateur. Et donc, toute cette intro pour dire que j'ai vu un tas de bestioles apprivoisées et mises en spectacle par des dresseurs. Des lions. Des tigres. Des éléphants. Des chevaux. Des chiens. Et même des chats et des puces, pas ensemble, bien sûr, quoique ces deux espèces-là cohabitent souvent. Tenez ! J'ai même vu dans un cirque chinois un numéro de dressage de perroquets et de perruches. Mais un spectacle mettant en scène cet animal-là précisément, j'ai beau chercher, il n'y a qu'en principauté de Dézédie que j'y ai assisté. Incroyable ! La bête est connue pour être hyper-craintive. Rétive au public. Encore plus allergique aux applaudissements et autres manifestations bruyantes. C'est bien simple, elle ne sort que rarement de son milieu naturel, un terrier. Et lorsqu'elle sort, c'est pour ramener pitance, si elle ne se fait pas tirer entre-temps par quelque chasseur. Eh bien, ici, messieurs et mesdames, sur cette belle terre des miracles, le lièvre est dressé ! Il n'a pas peur de sortir de son trou. Il est tellement bien dressé qu'il n'en sort qu'au signal du mec muni du fouet et de la carotte de dressage. Mieux encore ! Le lièvre sait bien que dès le museau dehors, il se fera tirer ! Grands naïfs que vous êtes, vous pensez que ça va lui faire peur ? Que nenni ! Il y va franco, le mammifère ! Il en redemande même ! On dirait qu'il cherche le canon du fusil. En même temps, pas bête l'animal ! Il sait que tout ça, c'est du chiqué. On lui demande de se pointer, il se pointe. De faire des cabrioles. Il cabriole. De lever les deux papattes de devant, tout en restant assis sur son arrière-train, et il s'exécute. Un numéro parfait, qui se conclut bien sûr par une avalanche de carottes. D'accord, parfois, l'avalanche se transforme en piteuse petite ondée. Là, le lièvre fait semblant de se fâcher, refuse de quitter le terrier. Mais ce genre d'incidents ne dure jamais longtemps. Car crise ou pas crise, takachouf ou pas, les dresseurs ont toujours suffisamment de carottes en réserve pour leurs gentils lièvres. Je fume du thé et je reste éveillé dans ce cirque où le cauchemar continue. H. L.