L'Algérie a célébré, hier, la Journée internationale de l'environnement coïncidant avec le 5 juin de chaque année. À Bouira et en dépit des efforts déployés par la Direction locale de l'environnement, plusieurs carences en matière de préservation de l'environnement demeurent. Il y a d'abord les carrières d'agrégats et leurs rejets nocifs pour la santé des riverains et toxique pour la faune et la flore. Ainsi, aussi bien à Ath Mensour qu'à El-Hachimia, les exploitants de ces carrières continuent à être réfractaires à la réglementation, laquelle leur impose l'installation de filtres antipollution. Au niveau de la commune d'Ath Mansour (55 kilomètres à l'est de Bouira), les citoyens n'ont eu de cesse d'interpeller les pouvoirs publics au sujet de l'utilisation abusive d'explosif dans l'extraction de la roche. "Nous constatons chaque jour les méfaits de ces carrières sur notre santé et notre environnement", affirment nombre de citoyens interrogés. Dans la commune d'Oued El-Bardi, précisément dans la localité de Fraksa, des riverains se sont insurgés récemment contre la pollution générée par ces carrières. Ils affirment avoir interpellé à de multiples reprises les services de l'APC et ceux de la daïra d'El-Hachimia, ainsi que les services de l'environnement, pour réagir et mettre fin aux méfaits et dangers que font peser ces carrières. Mais en vain. Autre atteinte à l'environnent relevée, la prolifération des décharges sauvages. Ces dernières, notamment dans les localités d'Ouled Bouchia, Oued Lakhal, Kadiria et Lakhdaria, prolifèrent dangereusement. Là, ce sont les APC qui sont mises à l'amende. D'ailleurs, le wali avait vivement critiqué les P/APC de Kadiria et Lakhdaria, pour leur laxisme en la matière. Les déchets hospitaliers constituent également un péril écologique non négligeable. Ainsi, dans certains EPH et EPSP de la wilaya, on n'hésite pas à incinérer les déchets médicaux à ciel ouvert. À l'hôpital de Bouira et quand l'incinérateur est en panne, une fumée noire et dense a jailli à proximité du bloc des urgences, provoquant une certaine panique chez les citoyens. Certaines entreprises, sont également pointées du doigt pour leur manquement au respect de l'environnement. Ainsi, la Sarl sino-algérienne Dauphine d'or, spécialisée dans la fabrication de matériaux et équipements de bâtiment, implantée dans la zone industrielle de Bechloul, a été explicitement accusée par bureau d'hygiène et de salubrité publique et l'environnement (BHSPE) de "pollution aggravée". En effet et selon cet organisme communal, cette entreprise déverserait ses déchets toxiques au beau milieu de l'oued Tighzert. Dans le même ordre d'idées, ces derniers mois, une étrange pollution a fait son apparition dans les cours d'eau de la wilaya, notamment à oued Issers. Sur les rives de l'oued, des "cadavres" de poissons s'amoncellent. Alertés, les services de l'environnement se sont engagés à mener leur enquête. Cependant, les conclusions de cette dernière, n'ont toujours pas été dévoilées. RAMDANE B.