Antoine Griezmann et Raphaël Varane ont beau jouer en Liga, beaucoup d'Espagnols espèrent voir Luka Modric décrocher le Ballon d'Or. Une revanche éclatante pour le Croate, jadis mal-aimé au Real Madrid et qui affronte son pays d'accueil mardi en Ligue des nations (18h45 GMT). Vu l'intérêt sportif tout relatif de ce match à Elche (sud-est), l'ovation réservée à Modric sera un bon baromètre de sa popularité à l'international dans la course au titre de meilleur joueur du monde, également convoité par Griezmann ou Varane. «Balon de Oro, Lukita Balon de Oro», a scandé début septembre le stade Santiago-Bernabeu sur l'air de «Guantanamera». La chanson était connue mais les paroles, jadis dédiées à Cristiano Ronaldo, sont désormais vouées au Croate après le départ du Portugais à la Juventus de Turin. Aux yeux d'une bonne partie de l'opinion espagnole, Modric (33 ans) a d'excellents arguments pour prétendre au trophée de meilleur joueur du monde: une quatrième Ligue des champions conquise avec le Real en mai, la troisième d'affilée, puis un Mondial spectaculaire en juillet, achevé sur une défaite en finale face à la France (4-2). «C'était véritablement la plus belle année de ma carrière, collectivement et individuellement, et je savoure», a dit le Croate, sacré meilleur joueur de la saison par l'UEFA fin août. Pire transfert de l'année 2012 «Et maintenant, cap sur le Ballon d'Or !», a écrit à son intention Sergio Ramos, capitaine du Real et de l'Espagne, que Modric défie mardi avec la Croatie. En attendant l'attribution du prestigieux prix en décembre, Lukita prétend le 24 septembre au trophée Fifa de l'année aux côtés de Ronaldo et Mohamed Salah. Et un sondage en ligne du quotidien sportif madrilène As, avec 42 000 participants, l'a désigné favori de cette récompense avec 82% des voix. Evidemment, le fait que le Real Madrid soit le club le plus aimé d'Espagne biaise la consultation... Mais son équipier Merengue Varane, seul joueur à avoir gagné le Mondial et la C1 cette saison, ne bénéficie pas de la même aura que le petit milieu croate. Est-ce bien le même joueur qui, en 2012, avait été élu pire transfert de l'année par les internautes du journal madrilène Marca et qui peinait à s'adapter physiquement à la Liga ? Mais l'ancien joueur de Tottenham, arrivé pour une quarantaine de millions d'euros, a largement remboursé le Real au fil des saisons par sa finesse technique et sa capacité à transpercer les lignes adverses.