Un vibrant hommage a été rendu hier à feu Mohamed Salah Yahiaoui à l'occasion d'une rencontre organisée par le journal El Moudjahid en collaboration de l'association Mechaâl Echahid. Un hommage marqué notamment, par l'intervention du frère du défunt, Abdesselem Yahiaoui, qui a indiqué à l'assistance que, «Mohamed Salah n'avait d'autre intérêt que de voir l'Algérie devenir un grand pays à la hauteur des sacrifices de ses enfants durant la guerre de Libération nationale». Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Frère cadet du défunt, Abdesselem Yahiaoui a évité de parler de la vie privée de son frère aîné, Mohamed Salah. Toutefois, il a tenu à faire savoir que «les quelques discussions politiques engagées au sein du cercle familial portaient exclusivement sur le devenir de l'Algérie». «Il avait certes exprimé quelques divergences avec feu Houari Boumediène sur le modèle de gestion de certaines affaires du pays, mais cette minime divergence d'approche entre les deux hommes ne les a pas empêchés d'être très proches l'un de l'autre», a-t-il ajouté. Lors de cette rencontre – hommage, les différents intervenants, dont des anciens compagnons et proches de feu Mohamed Salah Yahiaoui ont tenu à saluer «la grandeur» de l'homme mais aussi «le visionnaire de l'après-indépendance». «Le défunt, qui a participé à de nombreuses batailles et s'est sacrifié corps et âme pour la liberté et l'indépendance, est resté fidèle à ses principes et aux sacrifices des chouhada et des moudjahidine, et attaché à ses engagements avec dévouement pour la liberté et l'affranchissement», a souligné avec force le directeur des Archives nationales Abdelmadjid Chikhi. Décédé le 9 août dernier à l'âge de 81 ans, Mohamed Salah Yahiaoui est considéré par d'autres témoignages comme «l'une des grandes figures qui symbolisent le mieux le «boumediénisme». «Malgré quelques divergences, le défunt était très proche du défunt président, Houari Boumediene, dont il partageait ‘'les convictions et la vision'', et qui l'avait placé à la tête de l'Académie interarmes de Cherchell. A cette époque, on la surnommait le ‘'Saint-Cyr algérien''. En 1977, il est coordonateur du FLN et ce, après la dissolution du Conseil de la révolution, organisme politique mis en place le 19 juin 1965 après le coup d'Etat contre Ben Bella et dont il était membre», a indiqué un professeur d'histoire à l'université d'Alger. Pour d'autres, Mohamed Salah «était l'une des victimes de la politique de ‘'déboumediénisation'' entamée par Chadli à partir du milieu des années 1980». «Fidèle à ses principes, celui qui a été considéré comme la gauche du FLN s'est effacé complètement de la scène politique nationale. C'est également la seconde nature du défunt», témoigne-t-on. A. B.