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«La politique de proximité et des foires a réhabilité le miel algérien»
Mohamed Bouteldja (Président de l'Association des Apiculteurs de la Wilaya d'Alger) :
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 09 - 2018

Les progrès quantitatifs et qualitatifs réussis ces dernières années par les apiculteurs de la wilaya d'Alger sont exceptionnels, en témoigne l'intérêt et le succès suscités par les foires du miel, devenues une tradition bien établie, organisées ici et là. Pour plus d'informations concernant l'immense engouement pour le miel algérien 100% naturel (bio), nous avons jugé utile et nécessaire de poser quelques questions à M. Mohamed Bouteldja, le nouveau président de l'Association (qui remplace Redouane Sellidj, biologiste et apiculteur professionnel également spécialiste de l'apithérapie et du traitement par le venin d'abeilles). L'entretien mérite réellement le détour jugez-en.
Le Soir d'Algérie : M. le président, quand et comment êtes-vous venu au monde de l'apiculture ?
M. Mohamed Bouteldja : C'est de père en fils et depuis les années 40 que la famille Bouteldja, originaire de Sidi Moussa, active dans ce métier en question. C'est donc tout naturellement que je sois pleinement impliqué dans ce merveilleux métier ancestral.
Il est vrai que les techniques de la culture et de la récolte du miel et des produits de la ruche, ont beaucoup changé, eu égard à de meilleurs moyens et équipements.
En quoi consiste réellement le travail de l'association que vous dirigez ?
Avec une équipe constituée d'apiculteurs professionnels dévoués et disponibles à souhait à l'image de Saïd Chaâbane Chaouch, (VP), Haouès Seghoure (SG), Moussa Ramdane Bey (trésorier) et Tahar Bitoute (membre), nous avons un vaste programme d'action qui vise à développer la culture de l'apiculture dans sa globalité et surtout valoriser et réhabiliter le miel algérien 100% naturel et sensibiliser les citoyens quand aux vertus bienfaitrices du miel et des nombreux produits de la ruche, mais aussi à l'arnaque des pseudos-vendeurs sans scrupules.
On croit savoir que le miel algérien est considéré à juste titre comme étant une réelle référence à l'échelle mondial...
Effectivement, la réputation du miel du terroir, à largement dépassé nos frontières. Notre noble produit, dans toutes ses variétés qui sont pour l'heure au nombre de 18, (eucalyptus, euphorbe, jujubier, chardon, romarin, multifleurs...) connaît de manière accrue un réel engouement et un intérêt soutenu auprès des acheteurs-consommateurs.
Le miel algérien dont vous faites tant d'éloges, est-il contrôlé par des laboratoires ?
Tous les apiculteurs professionnels que compte notre association, et qui sont au nombre de 60 environ, présentent et procèdent au contrôle de leurs produits au niveau du laboratoire de l'ITEF de Baba-Ali.
D'où l'avantage d'acheter ces produits au niveau des nombreuses foires que votre association organise dans différents communes de la wilaya.
Les foires que nous organisons, et qui à chaque fois connaissent un franc succès populaire, offrent la possibilité aux citoyens d'acheter un miel et des produits de la ruche. Le pollen, la gelée royale, la propolis, la cire d'abeille, les produits cosmétiques à base de miel et ses dérivés, sont bio, c'est-à-dire 100% naturel et à des prix qui défient toute concurrence. Les nombreux visiteurs devenus familiers du fait de notre politique de proximité, ont la possibilité de déguster gratuitement les différents parfums de miel et de profiter pleinement des conseils des exposants très accueillants du reste.
La coopérative de la cité El Hayat, de Gué-de-Constantine, constitue également un lieu privilégié pour l'achat du miel naturel et minutieusement contrôlé ?
La coopérative du Gué-de-Constantine que dirige notre collègue, le dynamique et dévoué Liès Souissi, met à la disposition des citoyens, une large gamme de miel et des produits de la ruche fournis par les vrais professionnels de l'apiculture et scrupuleusement contrôlés. Les prix sont là aussi, très abordables.
En quoi consiste le programme des foires du miel de cette saison ?
Comme le veut désormais la tradition, nous allons mettre en route un vaste programme des foires du miel qui s'étalera sur toute la saison en cours et qui de surcroît, concernera, un très grand nombre de communes de la wilaya. Aussi, nous ouvrons les portes à la participation de certains apiculteurs professionnels de wilaya limitrophes, telles que Blida, Tipasa, Médéa, Boumerdès et Tizi-Ouzou, avec qui nous avons des contacts étroits en matière d'activité apicole et échanges d'idées.
L'utilisation abusive de pesticides par les agriculteurs est une réelle menace pour le cheptel abeille ?
C'est un problème grave et récurrent à la fois. Certains agriculteurs inconscients utilisent à tort et à travers de nombreux pesticides sans mesurer la gravité de leurs condamnables gestes. Bien souvent, c'est des milliers voire des millions d'abeilles qui sont décimés.
Il faut savoir que s'il n'y a pas d'abeille, il n'y a pas de monde vivant. C'est la loi de la nature. Les abeilles citées dans le Coran, sont indispensables à l'être humain, à la faune et à la flore.
Un phénomène désolant se déroule en Algérie. Bon nombre d'agriculteurs et de terrains constituent un réel obstacle pour les apiculteurs, à qui, ils refusent l'installation des ruchiers où exigent d'être payés ?
C'est vrai qu'ils nous arrivent souvent de buter souvent sur l'inconscience de certains agriculteurs et terriens. A l'étranger, c'est l'inverse qui se passe. Les apiculteurs sont très demandés et sont bien souvent payés pour la présence des ruchiers et la pollinisation, qui fructifie au maximum les récoltes.
En dehors de l'activité apicole elle-même et des foires, votre association a-t-elle d'autres actions à mener ?
Des actions à caractère caritatif notamment avec des sorties au niveau des hôpitaux, des maisons SOS, des centres de vieillesse... où nous offrons des dons de miel et dérivés aux personnes malades en difficultés ou nécessiteuses.
Aussi, nous organisons des concours pour les enfants scolarisés autour du sujet de l'apiculteur. Nous récompensons les meilleurs d'entre-eux.
Entretien réalisé par Abdenour Belkheir


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