Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a reçu hier au siège du gouvernement, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès. La veille, les deux hommes s'étaient présentés devant la presse après leurs rencontres, respectivement avec Abderrezak Makri, président du MSP et Abdelkader Bengrina, président du Mouvement El Bina. À aucun moment le rendez-vous du Palais du Dr Sadane n'a été annoncé. L'information a été donnée dans l'après-midi d'hier par la télévision publique. Selon la même source, le chef de l'Exécutif et le patron du premier parti de la majorité parlementaire «ont abordé plusieurs questions d'actualité nationale» et «ont réitéré leur appel au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, afin de poursuivre sa mission à la tête du pays et continuer le processus de développement». Ce tête-à-tête intervient, faut-il le mentionner, au moment où les initiatives se multiplient à l'approche de l'élection présidentielle de 2019. La plus médiatisée reste sans conteste celle du Mouvement de la société pour la paix (MSP), parti anciennement membre de la défunte Alliance présidentielle. Son président, Abderrezak Makri, propose en effet, rien d'autre qu'une période de transition dirigée par un candidat de consensus qui prendrait sa légitimité populaire à l'occasion de l'échéance électorale du printemps prochain. Une offre qu'ont rejeté les deux secrétaires généraux du FLN et du RND. Lesquels ont insisté lorsqu'ils avaient reçu le chef du parti islamiste au niveau de leurs sièges respectifs à Hydra et à Ben Aknoun, sur leurs «soutien» et «appel» à un cinquième mandat de l'actuel chef de l'Etat. Signe d'un rejet catégorique des partis représentatifs au sein du gouvernement, les réponses du FLN et du RND avaient jusque-là un cachet partisan. Mais avec cette réunion qui se déroule au siège du Premier ministère, il n'y a plus de doute sur la suite que réserve le pourvoir à l'offre de Makri. Pas seulement, mais à d'autres initiatives similaires qui se cacheraient derrière le slogan du « consensus ». Le patron du RND l'a bien signifié dimanche, estimant que «chercher un consensus politique à la veille d'une échéance électorale est synonyme d'une remise en cause de la volonté populaire». «chacun se présente et le peuple choisit», a tranché Ouyahia. Dans une brève déclaration à nos confrères de Dzair news, Djamel Ould Abbès a indiqué que la réunion avec Ouyahia «entrait dans le cadre des rencontres du FLN et de ses consultations continues avec l'appareil exécutif». Parti majoritaire au niveau des deux chambres du Parlement, le FLN représente aussi la part du lion en termes de nombre de ministres dans l'équipe d'Ahmed Ouyahia. Jusqu'à hier en début de soirée, aucun autre détail n'a filtré sur le tête-à-tête Ouyahia-Ould Abbès. Même le portail du Premier ministère n'a pas fait état de cette rencontre qui a surpris plus d'un. Attendons pour voir !