A l'occasion de la commémoration du 30e anniversaire du soulèvement populaire du 5 Octobre 1988, à l'appel de l'AVO 88, la Laddh, le Comité de solidarité avec les travailleurs (CST), le Rassemblement actions jeunesse et le parti Djil El Djadid, un rassemblement populaire a été observé au niveau du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. Une foule nombreuse a pris part à cette manifestation commémorative initiée sur l'esplanade de la Maison de la culture où une gerbe de fleurs a été déposée sur la stèle érigée à la mémoire des victimes de la révolte d'Octobre 1988. Sous les mots d'ordre : «Pour un Etat de droit», «Pour le respect des libertés» et «Pour une Algérie algérienne». Les manifestants entendaient réitérer les revendications en faveur de la reconnaissance officielle de la journée du 5-Octobre, la prise en charge des blessés handicapés à vie et un statut digne pour les victimes des tragiques journées d'Octobre, ainsi que la libération de tous les détenus d'opinion en Algérie.«30 années après le soulèvement populaire du 5 octobre 1988 sauvagement réprimé mais qui a débouché sur la rédaction d'une Constitution qui a permis le multipartisme, le pluralisme syndical, les libertés d'association et de réunion», notent les organisateurs dans une déclaration estimant que «depuis cette date historique de la démocratie, l'analyse de la situation actuelle est caractérisée par un marasme économique, une détresse sociale et une dangereuse répression des libertés d'opinion, d'expression, de rassemblement et de réunion». Cette action de rue visait aussi, selon ses initiateurs, « à commémorer cet événement, rendre hommage à toutes les victimes martyres pour la démocratie et les libertés, et relancer une dynamique citoyenne pour la réappropriation des acquis démocratiques sociaux et des libertés fondamentales chèrement arrachés». Il convient de rappeler que cinq jeunes ont été tués par les services de sécurité à travers les différents quartiers embrasés de la ville de Béjaïa le 9 octobre 1988. Il s'agit des cinq martyrs de la démocratie, Khelloufi Arezki, Deba Mahmoud, Bouaoudia Athmane, Tamassine Abdelhamid et Ouari Nacer. A. Kersani