Présent hier à Oran, dans le cadre du renouvellement du bureau de wilaya de son parti, Abderrezak Makri, président du MSP, a qualifié le gel des activités au sein du Parlement algérien, comme étant un acte politique et illégal. «Ce sont des conflits qui dépassent ce qui se passe à l'intérieur du Parlement. Ces conflits concernent ce qui se déroule au-dessus du Parlement. Sans nul doute, il y a un conflit supérieur en lien avec les élections présidentielles». Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Pour le président du MSP qui s'exprimait devant la presse, son parti n'adhère pas à ce conflit à partir du moment où il ne partage pas la ligne politique de ceux qui ont amené au gel des activités du Parlement. D'autant, dit-il, qu'il s'agit là d'une mesure illégale. A part se distinguer en affichant leur rejet de cette décision de gel du Parlement, le MSP n'exclut pas d'agir «on est déjà dans une crise constitutionnelle et il est fort possible qu'on saisisse le conseil, ça dépendra de l'analyse de la situation qu'on fera ce moment-là et de l'évolution de la question. Il s'agit d'une question périlleuse pour le pays». Une fois de plus, le président du MSP tient à préciser qu'à aucun moment son parti n'a dialogué ou bien contacté l'institution militaire concernant son initiative de «consensus national». Tout en expliquant qu'après avoir entendu toutes les parties approchées dans le cadre de cette initiative, un document regroupant toutes les propositions a été transmis à toutes les institutions de l'Etat y compris la présidence et l'ANP. «On ne peut pas imaginer qu'une initiative puisse réussir si l'ANP est contre elle, c'est impossible.» Cette institution militaire devrait être le garant du bon déroulement de l'initiative, dit-il, tout en acceptant, ajoute-t-il, le fait de ne pas s'immiscer dans l'acte politique. «Qu'on ne nous dit pas que l'armée ne s'est jamais mêlée de la politique, depuis toujours, elle s'en mêle. Dernière intervention en date, les dernières élections.» Il enchaîne en citant la chronologie de ses dires «en 1962, en 1965, puis en 1979-1980 en imposant Bendjedid… l'armée a participé dans la fraude en 1991, 1995, 1997. Puis elle a commencé à intervenir d'une autre manière». Abordant les propos de l'ancien ambassadeur de France en Algérie, Bernard Bajolet, pour M. Makri, c'est un homme d'Etat qui n'a pas pu tenir de tels propos sans l'appui de son pays. «C'est pour faire pression à la veille de l'élection présidentielle en Algérie. Il s'agit d'un chantage pour dire que nous avons des informations et on peut vous nuire. Ainsi, s'assurer la pérennité de leurs intérêts en Algérie.» La question de la participation du MSP aux élections présidentielles, en présentant son propre candidat n'est pas exclue selon les propos de Makri, qui dira que la tendance actuelle du débat interne au sein de son parti réfute toute participation si l'option du 5e mandat se confirme. «Nous n'avons rien contre la personne du Président Bouteflika, mais dans le cadre de notre consensus national, il nous faut rencontrer, échanger, débattre avec nos partenaires et interlocuteurs, mais le Président Bouteflika en est incapable, sa santé ne le lui permet pas. Aujourd'hui, les enjeux internationaux sont très délicats, nous sommes dans l'époque de la diplomatie présidentielle et plus dans celle de la diplomatie administrative. Ce sont les Présidents eux-mêmes qui se déplacent et mènent la diplomatie». Pour le président du MSP, la grande énigme, c'est l'état du Président : «S'il y a une force qui va utiliser le Président pour un 5e mandat cela veut dire qu'il n'y a pas de politique. Avec ceux-là mêmes qui ont l'audace d'aller vers un 5e mandat, cela veut dire que la scène politique est totalement fermée». A. B.