Anciens partenaires d'entraînement et rivaux sur les pistes, le Britannique Mo Farah et l'Américain Galen Rupp se retrouvent aujourd'hui lors du marathon de Chicago sur une distance où ils veulent tous deux atteindre les sommets. Après avoir fait la loi sur le demi-fond avec notamment ses doublés 5000/10000 m lors des JO-2012 et 2016 et des Mondiaux 2013 et 2015, Farah rêve d'étendre sa domination sur l'épreuve-reine, le marathon. A Chicago, Sir Mo disputera seulement son troisième marathon, mais n'arrive pas sur les pointes des pieds: il vise tout simplement le record d'Europe (2 h 05 min 48 sec par le Norvégien Sondre Nordstad Moen à Fukuoka en décembre 2017), comme il l'a confié au site spécialisé Runners World. «J'aimerais remporter un grand marathon et ne pas faire autant d'erreurs, notamment au niveau du ravitaillement, que lors du marathon de Londres», a-t-il confié. A Londres, en avril dernier, il avait terminé 3e avec un nouveau record de Grande-Bretagne à la clef (2 h 06 min 21 sec), mais avait eu du mal à répartir son effort sur les 42,195 km pour suivre le Kényan Eliud Kipchoge qui a depuis explosé le record du monde à Berlin en l'abaissant à 2 h 01 min 39 sec. Farah, 35 ans, trouvera sur sa route à Chicago le tenant du titre qui n'est autre que Rupp. Retour des «lièvres» Ils se sont longtemps entraînés ensemble dans l'Oregon sous la conduite du sulfureux Alberto Salazar, mais Farah a quitté l'Oregon Project et ses méthodes controversées et s'entraîne désormais avec Gary Lough, l'époux de sa compatriote Paula Radcliffe, détentrice du record du monde dames. S'il n'a battu Farah qu'à une seule reprise sur piste en 22 tentatives, Rupp part avec un certain avantage psychologique sur route, même si leurs records personnels sont tout proches. Rupp a déjà quelques belles références, comme sa médaille de bronze des JO-2016 de Rio, sa victoire à Chicago en 2017 et un record personnel qu'il améliore à chacune de ses sorties qui est depuis sa victoire à Prague en mai de 2 h 06 min 07 sec. «Mo est certainement l'un des meilleurs demi-fondeurs de l'histoire, mais les distances plus longues me correspondent mieux», a assuré Rupp. «Je n'ai jamais été dans une aussi bonne situation pour courir aussi vite», a-t- il promis, alors qu'il vise le record des Etats-Unis datant d'avril 2002 (2 h 05 min 38 sec) de Khalid Khannouchi. Le duel Farah-Rupp qui devrait profiter de la réintroduction des «lièvres» après trois éditions sans (2015-17) pourrait être relégué au second plan par le prodige kenyan Geoffrey Kirui. Le champion du monde 2017, vainqueur à Boston la même année, est l'un des onze athlètes en lice dimanche à avoir bouclé les 42,195 km en moins de 2 h 07 min.