Alors qu'un calme relatif prévaut au sein du complexe sidérurgique, malgré la poursuite du mouvement de grève que les travailleurs de l'entreprise Ampta (ex-Tuberie sans soudure) observent depuis le début du mois de mai, une effervescence est constatée dans les rangs du syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal Algérie. Les 22 sections syndicales qui constituent le conseil syndical sont, en effet, montées au créneau pour contester leur secrétaire général, Noureddine Amouri, auquel elles ont retiré leur confiance pour manquement à ses obligations syndicales, illégitimité et non-respect des statuts et règlements de l'UGTA. Dans une correspondance qu'ils ont adressée à la direction générale d'ArcelorMittal Algérie et à toutes les instances syndicales, ainsi qu'à l'inspection locale du Travail, les délégués des 22 sections syndicales reprochent unanimement au secrétaire général du syndicat d'entreprise son absence de crédibilité au sein des travailleurs activant au site d'El-Hadjar et dans les structures externes, qui en dépendent. Les signataires dudit communiqué affirment que Noureddine Amouri, le SG contesté, a été installé à la tête du syndicat d'entreprise (sans toutefois préciser par quelle instance) dans des circonstances non réglementaires et qu'il n'a pas réuni les membres des 22 syndicats pendant plus de six mois, comme l'y obligent les statuts de l'UGTA. Plus grave, les contestataires reprochent au secrétaire général de n'avoir pas réussi à faire adhérer dans les rangs du syndicat un seul travailleur, alors qu'un minima de 20% est requis et fixé à toute représentativité, à l'échéance du mois d'avril, précisent-ils. Dressant un bilan plutôt négatif des activités du SG indésirable, depuis sa désignation à ce poste, ces mêmes syndicalistes rappellent qu'il a perdu de nombreux dossiers vitaux comme celui relatif à la situation des 2 000 travailleurs des hauts-fourneaux, ceux concernant le plan d'action, l'organisation du travail, le plan de carrière, les primes d'intéressement ou encore les revendications des salariés de l'ex-Tuberie sans soudure en grève, depuis quatre mois. Les représentants des 22 sections syndicales ont, par ailleurs, adressé une correspondance à la direction générale d'ArcelorMittal à travers laquelle ils avisent celle-ci de leur intention de tenir des assemblées partielles avec les travailleurs de toutes les unités à compter du 16 août pour préparer les élections d'un nouveau syndicat d'entreprise. Il va sans dire qu'un tel remue-ménage sur fond de guerre syndico-syndicale a exacerbé la tension qui caractérise le site sidérurgique. Des observateurs avisés prédisent de nouveaux rebondissements, qui pourraient affecter la sérénité relative qui prévaut au sein du complexe sidérurgique dans sa totalité. Comme quoi, une crise peut en cacher une autre... plus grave. A. A