Avec la décision prise hier par le collectif des travailleurs du complexe sidérurgique El Hadjar de dissoudre leur conseil syndical désigné et non élu depuis 2016, c'est une autre structure qui prendra en charge toutes les propositions des travailleurs à soumettre à l'employeur. La démarche est le résultat d'une assemblée générale extraordinaire véritablement impressionnante. Elle l'était de par le nombre de salariés qui y ont pris part, soit quelque 3 000 sur les 4 000 en poste. Elle l'était aussi de par les mains tendues vers le ciel en signe d'assentiment à la proposition de dissolution des désormais ex-membres du conseil syndical de l'entreprise autoproclamé et de leurs 29 structures composées de 290 pseudo-syndicalistes. Aussitôt dit, aussitôt fait par le SG de la Fédération nationale des travailleurs de la métallurgie, mécanique, électrique et électronique (FNTMMEE), Mohamed Ameziane Benmouloud. Il était accompagné de son homologue SG de l'Union de wilaya UGTA Annaba, Kamel Fritah. Invité à donner son avis sur la situation prévalant au complexe sidérurgique El Hadjar, ce syndicaliste qui savait à quoi s'en tenir sur la question, a clairement affirmé sans pour autant citer un quelconque nom : «ils faisaient de la politique à l'usine.» Conformément aux orientations du règlement de la centrale syndicale UGTA, les représentants des travailleurs sont élus par le collectif des salariés. C'est ce qui a été confirmé par Abdelmadjid Sidi Saïd le patron de la centrale syndicale lors d'une communication téléphonique avec ses représentants à Annaba. «Cette démarche a été appliquée ce matin en sollicitant l'avis de plus de 3 000 sur 4 000 salariés qui ont décidé du retrait de confiance à l'ancien conseil syndical de l'entreprise». Il faut savoir que le même retrait de confiance concerne aussi les membres des 29 cellules. Elles sont animées par 290 pseudo-syndicalistes. La démarche a été ponctuée par l'élection de 5 salariés au titre de porte-parole, interdits de candidature. Ils sont chargés de préparer le prochain rendez-vous électoral. Ils le feront en coordination avec la direction générale dans le cadre d'une commission technique. Toutes ces dispositions ont été accueillies par des you-yous et des ovations des travailleurs. Ils étaient, en effet, plus de 3 000 à ne pas se suffire de la dissolution de leur conseil et de la préparation des élections d'un syndicat plus représentatif. Il y avait aussi, une autre revendication. Il s'agit de celle qui appelle les pouvoirs publics à interdire l'accès du complexe sidérurgique El Hadjar à toute personne étrangère quel que soit son rang ou son niveau social à l'image du député Baha Eddine Tliba. Ce dernier, il faut le souligner, est à l'origine de toutes les manipulations et autres manœuvres déstabilisatrices de cet outil de production. En des circonstances plus adaptées, l'usine aurait atteint les objectifs qui lui étaient tracés dont une production de plus d'un million de tonnes d'acier liquide. Ce qui, certainement, pourrait être atteint avec le nouvel investissement financier de l'Etat pour la deuxième phase et la nouvelle équipe directoriale. Elle est conduite depuis quelques mois par Chamseddine Maâttalah. Elle sera certainement plus performante avec son partenaire social issu des prochaines élections. N'est-ce pas Maâttalah qui s'est fermement opposé à la main mise sur les activités du complexe par Baha Eddine Tliba et consorts ? A. Bouacha