Estimant que la situation de crise à l'Assemblée populaire nationale ne fait qu'aggraver davantage la crise du pays qui est plus grande qu'elle le paraît, le RCD réclame la mise sur pied d'une commission d'enquête parlementaire pour, selon lui, faire la lumière sur les accusations portées par les députés de l'allégeance à l'encontre du président de l'Assemblée dont ils réclament le départ. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une démarche «illégale et anticonstitutionnelle », estimait, hier vendredi, le président du RCD en marge du premier congrès national des élus locaux du parti. Pour Mohcine Belabbas, il y a des accusations graves portées à l'encontre de Saïd Bouhadja et son ex-secrétaire général, que seule pareille commission d'enquête pourrait élucider. Il y a des députés qui se permettent 3 à cinq chauffeurs, des dépenses faramineuses en devises lors des missions à l'étranger. Cette commission se devra d'«auditionner Bouhadja, son ex-secrétaire général, les président des groupes parlementaires de l'allégeance et les présidents des commissions permanentes de la Chambre basse du parlement». Osant une lecture politique de cette crise qui perdure à l'APN qui entre dans sa troisième semaine, le président du RCD estime que c'est là un scénario préfabriqué, œuvre, selon lui, de l'un des «centres de décision extra-institutionnels», non sans s'interroger faussement sur «qui décide légalement». Belabbas en voudra pour preuves du pourrissement de la situation du pays, ternissant un peu plus son image à l'étranger, notamment, ces «dérapages graves», à «savoir ces enregistrements de conversations du président de l'APN et leur mise en boucle sur les réseaux sociaux et leur diffusion sur des chaînes de télévision, ou encore la diffusion télévisuelle d'une conversation téléphonique entre le directeur d'un groupe médiatique avec un responsable des services de renseignements ». «Quels messages donnons- nous à l'opinion publique, aux observateurs étrangers ? Qu'attend la justice pour agir ?, s'interrogera le président du RCD. Et dans son discours introductif aux travaux de ce congrès des élus locaux du parti, le président du RCD parlera de «démêlés pitoyables qui ont eu pour théâtre l'Assemblée populaire nationale entre des protagonistes tous issus des partis du pouvoir autour du maintien ou pas du président de l'APN». Un «simulacre de contestation » dans lequel, estimera Belabbas, «la Constitution et les lois en vigueur ont été piétinées par ceux-là mêmes qui les ont promulguées », offrant, là, l'exemple même d'une «gouvernance à la dérive». «Nous avons assisté à une guerre par procuration menée par les premiers responsables du pouvoir exécutif contre le premier responsable du pouvoir législatif en dehors des codifications constitutionnelles clairement établies organisant les fonctions de l'exécutif et du législatif», affirmera Belabbas pour qui cette «tentative de déstabilisation d'une institution de la république conduite par des députés appartenant au FLN, parti présidé par le chef de l'Etat lui-même, et au RND dirigé par le Premier ministre est un précédent grave dans la pratique politique des dirigeants officiels». Avec ce message délivré, à cette occasion, à toutes les Assemblées élues, qui peut être «ravageur : toute Assemblée pourra être bloquée si des forces de l'ombre tapies dans les rouages de l'Etat estiment que cette structure ne rentre plus dans leurs visées ou dans leurs plans», soutiendra le président du RCD. M. K.